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648. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Henri Heine »

» au radical, qui s’est roulé dans l’ivresse de son capiteux libéralisme à travers tous les escaliers de la démagogie : « Qu’as-tu fait de l’aristocrate d’esprit, de facultés, de naissance intellectuelle que tu étais ? […] Il ne s’est pas rappelé les paroles si étrangement sérieuses de Vico : « Les esprits vigoureux ne rient point, parce qu’ils considèrent fortement une chose et ne s’en laissent point détourner. […] Il est des esprits dont tout intéresse, des imaginations dont les moindres miettes sont précieuses. […] … Il a d’autres nids plus poétiques et plus beaux que cette tignasse qui ne flambait que d’esprit, — mais qui en flambait comme une auréole ! […] Panthéiste enfin dépanthéisé, quand il faisait une bonne action, dans les dernières années de sa vie, il disait qu’il « mettait sa carte chez le bon Dieu », échappant ainsi par l’esprit même à cette impiété qui finit par dégoûter de l’esprit de Voltaire et qui l’a englouti et fait disparaître dans sa blasphématoire fétidité.

649. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

L’esprit de société rapetisse le mérite des écrivains ; l’esprit du public l’agrandit. […] La lecture est pour l’esprit ce que la gymnastique est pour le corps qu’elle exerce et fortifie. […] À chaque pas ; le feu de la verve rappelle celui de l’esprit, du génie : on dit, les pas que fait l’esprit, la marche, les pas du génie. […] Cette marche, où l’esprit se plaît à s’égarer, est plus séduisante, mais moins sûre. […] Sa morale touche immédiatement nos conditions et nos esprits.

650. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Or, cette altération de son être, cet amollissement d’un esprit qui eût pu aisément rester ferme, bien des choses tristes, bien des choses de ce temps les auront causées ; et parmi elles, il faut signaler l’excès de la production et l’abus de sa propre pensée, mortels à tant d’autres esprits. […] ils avaient tant d’esprit ! […] Tel est, dans son esprit et son inspiration générale, ce livre sur madame de Pompadour, qui a pour objet de laver un peu (le croira-t-on ?) […] Oui, nous admirions dans cet esprit méridional, vibrant et sensible, dupe de la couleur et de la surface, amoureux de la forme ; comme un Phocéen, — mais ne la réalisant pas comme un Grec, — cette pérennité d’une idée vraie, cette impersonnalité du point de vue, qui est peut-être toute l’impartialité permise à nos chétifs esprits d’un jour ! […] À quoi bon, en effet, ces fouilles acharnées qui asphyxient l’esprit quand ce n’est pas la conscience ?

651. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Veuillot est aux antipodes de cette famille d’esprits. […] L’Église étant, aux yeux de Veuillot, la vérité et, par suite, l’empire du monde lui appartenant, l’esprit laïque, c’est-à-dire l’esprit libéral, qui se défie d’elle et qui prétend la cantonner dans le secret des temples ou du foyer domestique, apparaît nécessairement à Veuillot comme l’esprit d’erreur. […] J’ai l’esprit de roture comme je voudrais que les gentilshommes eussent l’esprit de noblesse. […] Je l’appellerais Mme Tartufe, si elle n’était d’esprit laïque. […] Et ce n’est pas non plus la « superbe de l’esprit ».

652. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Renan une grande tranquillité d’esprit. […] L’esprit d’analyse et son influence. […] Solution insuffisante pour les esprits philosophiques. […] Chacun peut les pressentir sans un grand effort d’esprit. […] Les esprits politiques.

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