Nisard est un écrivain de talent, sérieux et peut-être un peu trop occupé de le paraître, qui s’attache à faire valoir les grandes figures, à défendre et à venger les réputations classiques, à démontrer en toutes choses, à glorifier les propriétés et les avantages de ce qu’on appelle l’esprit français, c’est-à-dire raison, clarté, etc. Ce morceau même sur Descartes déclare assez l’esprit de l’ouvrage, et bien qu’on puisse craindre qu’il n’y ait dans cette façon de voir un peu de construction a posteriori et que ce soit se montrer, nous le croyons, par trop satisfait de soi-même et de sa propre littérature, on recherchera justement l’ouvrage de M. […] — Ces mots-là des chefs indiquent l’effet produit sur bien des esprits et sont d’un bon augure : il y aura avant peu réaction vers le bien.
Les deux seuls beaux échantillons parfaits qu’on ait eus dans ce système dramatique moderne, tel qu’il était conçu alors par l’élite des esprits délicats, sérieux et élevés, ç'a été les deux pièces de Manzoni, Carmagnola et Adelchi. […] Les bons esprits, parmi les novateurs, se rejetaient dans les drames écrits, dans les essais développés en volume ou les chaudes esquisses dialoguées : on eut les États de Blois, les Barricades de Vitet ; on eut le Théâtre de Clara Gazul de Mérimée. […] Voilà comment deux pièces estimables, dont l’une (Lucrèce) est très-supérieure à l’autre, mais dont aucune ne réalise le moins du monde l’idéal moderne qu’on avait, à un moment, entrevu, voilà comment ces deux pièces qui ne sont que de très-nobles essais de poëtes qui sembleraient à peine encore émancipés de la plus excellente des rhétoriques, ont été presque un événement : il y a vingt-cinq ans, à une époque qui comptait parmi les juges de la tentative dramatique, non-seulement les jeunes esprits sérieux de la France, mais des témoins attentifs et des juges européens, tels que Goethe, Walter Scott et Manzoni, en eût-il été de la sorte ?
Philippe Gille Pour être homme d’esprit, on n’est pas moins poète. […] Évidemment, Le Monde où l’on s’ennuie ne semble pas, au premier abord, sortir de la même plume que ce recueil intitulé : Amours et haines, et pourtant, en y regardant bien, on trouvera des tournures d’esprit, une façon de voir, piquante même dans le lyrisme, qui démontrent bien que l’auteur dramatique et le poète ne font qu’un. […] Que nous sommes loin de la blonde Isabelle et de Marton la brune… écrivain de grand talent, d’un intarissable esprit, bien français et bon Français (en 1870 M.
Vacquerie, Auguste (1819-1895) [Bibliographie] L’Enfer de l’Esprit, poésies (1840). — Les Demi-Teintes (1845). — Drames de la grève, poésies (1855) […] Louis Ulbach Un journaliste n’ayant d’autre ambition que son journal, s’y renfermant par honneur et par fierté, refusant tout, ne se prêtant à aucune vanité de place, de ruban, de tribune, dépensant dans un labeur quotidien, mais non routinier, toujours nouveau et toujours égal, de l’esprit, de la logique, de l’éloquence, de la poésie, sans tarir aucune source. […] Nous trouvons dans Souvent homme varie, à peu près tous les caractères qu’on attribue d’ordinaire aux œuvres de la littérature classique… J’oserai dire que Souvent homme varie est une fantaisie très sévèrement composée et déduite presque sans caprice, par un esprit très lucide et très raisonnable.
Le seul défaut qu’on pourroit lui reprocher, est d’y avoir mis quelquefois trop d’esprit. […] « On vit paroître dans la lice, dit M. de Fontenelle, d’un côté le Savoir, sous la figure d’une Dame illustre ; de l’autre, l’Esprit, je ne veux pas dire la Raison, car je ne prétends pas toucher au fond de la dispute, mais seulement à la maniere dont elle fut traitée. […] L’Esprit, au contraire, fut doux, modeste, même enjoué, toujours respectueux pour le vénérable Savoir, & plus encore pour celle qui le représentoit ».