On devine dans la princesse un esprit sec et positif, étroit et borné, ambitieux et singulièrement retors. […] De son père, elle tient la dissimulation ; de sa mère, quelques saillies d’esprit baroques. […] Même le feu du ciel de l’amour de Dieu, ne put pas absorber cette flamme de l’esprit dans sa flamme ! […] Les horribles Jansénistes, qui jaunissaient beaucoup l’esprit religieux de son temps, l’auraient abhorrée, parce qu’elle portait allègrement sa croix, — cette croix dont cependant elle n’allégea jamais le poids ! […] Il n’y a que des âmes chrétiennes qui puissent écrire l’histoire des âmes chrétiennes ; même les âmes le plus près du Christianisme, mais qui n’ont pas été saisies vigoureusement par son esprit, s’y trompent.
Quoi qu’on en dise, il faut infiniment d’esprit pour distraire avec des riens, et soit dit sans comparaison, Dieu seul et M. […] Il n’est pas riche en pensées solides, c’est bien vrai ; mais il a dans l’esprit un laisser-aller qui attire, qui séduit et qui, parfois même, captive. […] Il y a dans l’esprit de M. Janin deux facultés entre autres qui lui donnent beaucoup de rapport avec l’esprit des enfants et aussi beaucoup de son charme. […] Janin est un des esprits les plus naïfs de ce temps-ci, un de ceux chez qui manquent davantage la préméditation pour le bien comme pour le mal.
. — sa sécheresse d’esprit. — opposé a m. de rémusat. […] Patin, esprit de tout temps très-délicat, qu’il est arrivé à force d’études, de suite et de soin, à une grande distinction critique. […] C'est un homme instruit sans un grain de pédantisme, un esprit vif et un écrivain de la meilleure littérature. […] Homme d’esprit avant tout, M. […] Voilà comment l’Université se défend avec présence d’esprit et avantage.
Des esprits nés sans doute pour créer de belles œuvres sont incités par contagion à produire ces articles méprisables, mais d’une bonne vente courante. Même les esprits les plus droits, les plus inaltérables aux vils contacts, furent les dupes involontaires d’un mot, décidément insupportable. […] La promiscuité littéraire a faussé l’esprit des œuvres ; elle a abaissé l’esprit des auteurs. […] Quelques libres esprits se refusent à un tel abandon. […] Au besoin ils poliraient des verres de lunettes, comme Baruch Spinoza ; il est vrai qu’ils aiment mieux être bibliothécaires ; mais ils copieraient de la musique, plutôt que d’interdire à leur esprit, par un renoncement une fois consenti, de se développer librement, de toucher à la physiologie après le roman, et à la géométrie après la physiologie, si les déplacements successifs de leur point de vue les y poussaient… Mais ces intelligences sont rares parmi la jeunesse lettrée.
Cet événement fut au nombre de ceux qui concoururent, dans la période de 1670 à 1680, à opérer de grands changements dans la situation, dans l’esprit et le caractère du roi, et a confirmer l’ascendant qu’avaient pris sur les mœurs de la cour les exemples des personnes en qui s’étaient conservées les traditions morales de l’hôtel de Rambouillet. Ce ne fut pas seulement la mort de Molière qui marqua un terme à la protection que les lettres donnaient à la société licencieuse contre la société d’élite ; l’esprit satirique de Boileau, la courtoisie de Racine, la licence de La Fontaine, s’arrêtèrent en même temps devant les progrès de cette société : comme ces progrès atteignaient la cour elle-même, nos poètes virent que le temps était venu de prendre un autre ton, une autre direction, et ils furent plusieurs années à contempler en silence le changement qui s’opérait. […] Cette dame (madame Scarron) a parlé de vous avec une tendresse et une estime extraordinaires ; elle dit que personne n’a jamais tant touché son goût, qu’il n’y a rien de si aimable ni de si assorti que votre esprit et votre personne. » Cette lettre est rapportée ici pour montrer l’union et la conformité de mœurs et d’esprit qui existaient entre madame Scarron, madame de Sévigné, sa fille, et leur société. […] Elle ne pouvait se dissimuler que l’éducation donnée à ses enfants, par madame Scarron, avait contribué, dans l’esprit du roi, à la faveur qu’il leur accordait ; elle devait donc de la reconnaissance à la gouvernante qui plaisait trop au roi. […] Mais cet esprit aimable, ce ton de bonne compagnie pouvait étonner le roi dans madame Scarron, en qui il pouvait ne voir qu’une femme de petite condition, précieuse et pédante.