Car, seul de son espèce ? […] Il est des cas d’espèce dont nous ne pouvons pas faire état et sur lesquels nous reviendrons. […] Il ne voit pas que le ton moyen chez Racine, comme certaine ironie chez Corneille, est d’espèce comique, que leurs héros, vraiment humains, ne demeurent pas guindés dans leur noblesse et dans leur pathétique d’un bout à l’autre de l’action, qu’ils savent nuancer leur désespoir et leur furie. […] Le passé immédiat, en l’espèce, le xixe siècle, à plus forte raison le début du xxe , ne se laisse pas si facilement circonscrire. […] On obtiendra une autre espèce d’émotion et de jeu, sans virtuosité, mais peu importe ; elle aura son charme propre : j’ai pu le constater chez de très jeunes gens.
Pour les apologies, on voit bien qu’elles partent d’un zêle superstitieux pour la réputation d’Homere ; mais malgré tout ce zêle, on n’a pû rendre raison que d’une seule espece de répétition ; c’est quand les messagers redisent mot pour mot, les discours qu’ils sont chargés de faire. […] S’il décrit un bouclier (je ne parle pas ici de celui d’Achille, qui mérite une attention particuliere) il ne se contente pas d’en désigner en gros la matiere et la forme ; il en peint séparément toutes les parties, et il en fait une espece d’inventaire, d’autant plus ennuyeux quelquefois, qu’il tient à un autre détail aussi importun, je veux dire à la maniere dont ce bouclier a passé de main en main jusqu’à celui qui le porte : histoire qui entraîne encore ses parenthêses particulieres. […] Voici un exemple qui justifiera mon dégoût ; combien le justifierois-je mieux, si je rapportois tous les endroits de même espece ? […] Il n’y a guere de comparaisons de la premiére espece dans Homere. […] L’autre espece de traduction est plus ambitieuse ; c’est peu qu’elle soit utile ; elle doit plaire ; ce n’est pas assez d’y exprimer le sens d’un ouvrage, si l’on n’en rend encore toute la force et tout l’agrément ; si l’on ne lui en prête même dans les endroits où il en manque.
Remarquons du reste que, de tous nos instincts, celui-ci, par une exception unique, ne renferme aucun élément constitutif qui, de près ou de loin, le fasse participer à la conservation de l’espèce ou à celle de l’individu, et qu’il semble, dans l’universalité des choses, ne se rattacher à rien, ne dépendre de rien et se suffire par sa seule existence. […] Il déclarera avec l’auteur des Fleurs du Mal que « la femme est dans son droit, et même qu’elle accomplit une espèce de devoir en s’appliquant à paraître magique et surnaturelle… Elle doit se dorer pour être adorée108 ». […] Mais, en l’espèce, elle avait été constatée en France avant que l’auteur de la Guerre et la Paix y fût encore connu, et Baudelaire l’avait donnée comme une des formes les plus habituelles du désespoir et du découragement. […] Et peut-être l’espèce d’hésitation du monde lettré à accorder à Balzac la place due à l’immense grand homme, vient-elle de ce qu’il n’est point un écrivain qui ait un style personnel183. […] Dans les faits de l’espèce que nous citons, il est permis de supposer des défaillances momentanées et exceptionnelles, sans qu’il soit besoin de recourir à des théories philosophiques assez subtiles et imparfaitement démontrées.
Il projetait même pour l’Orphée une espèce de dédoublement, comme une traduction, en idiome vulgaire, d’un oracle rendu dans la langue sacrée. […] Espèce d’extase intuitive en face de l’infini, cette vision embrasse, dans un regard instantané, l’universalité des temps. […] Tout ce qui n’est pas écrit sur un mètre déterminé dans les Védas, se divise en deux parts : l’une dans laquelle on saisit une espèce de mesure contenant de une à plus de cent syllabes, l’autre dans laquelle les modernes ne découvrent aucune espèce de rythme et de mètre ; ce qui ne prouve pas du reste qu’elle en soit tout à fait dépourvue. […] Toute espèce de rythme est fondé sur une des lois de l’harmonie éternelle, et tout ce qui est une loi est par excellence une vérité. […] Le style est comme une empreinte, une effigie personnelle qui peut être frappée sur toute espèce de métal.
C’était un savant, un sage, une espèce de Linné bisontin. […] Il ne manque souvent à l’ardeur fiévreuse de la jeunesse et à ces fumeuses exaltations de tête, qu’une soupape de sûreté qui empêche l’explosion et rétablisse de temps en temps l’équilibre : le dernier Chapitre de mon Roman prouverait qu’ici, dès l’origine, cette espèce de garantie était trouvée. […] On se disait : Voilà pourtant ce que nous sommes, quand nous sommes tout ce qu’il nous est permis d’être au-dessus de notre espèce !