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496. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Quelle gloire pouvait retirer la maison d’Este d’une dédicace d’un poème qui lui était déjà dédié, arrachée par sept ans de captivité aux yeux de l’Italie entière ? […] Son ami Ingegneri, qui se fit renfermer avec lui pour ce dessein, copia en six jours le poème tout entier. […] Le Tasse eût parcouru le cercle entier des caractères de femmes, s’il eût représenté la mère. […] La Toscane entière, jalouse de Ferrare, de Naples et de Rome, sembla s’étudier à faire oublier au Tasse les envieux dénigrements de l’Académie de la Crusca. […] La ville entière assista à ce triomphe de la poésie devenu ainsi le triomphe de la mort.

497. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Geffroy, a accepté et hardiment abordé les difficultés sans nombre d’un rôle qui, à lui seul, est la pièce entière. […] « Je relus la lettre tout entière ; je la relus encore ; je recommençai en la prenant par la dernière ligne, et remontant à la première. […] Pour un monde entier je n’en aurais pas fait l’observation au commandant ; mais, comme il me suivait des yeux, et voyait les miens arrêtés sur les doigts de Laure, il me dit avec un certain air d’orgueil : « — Ce sont d’assez gros diamants, n’est-ce pas ? […] J’ai souvent cherché depuis autour de moi quelque homme semblable à celui-là et capable de cette abnégation de soi-même entière et insouciante. […] Une prompte résolution gouverne des sacrifices aussi grands, aussi entiers que jamais.

498. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

VI Ce fut alors que j’appris qu’il était poète jusqu’à l’adoration, et que le volume des Consolations de Sainte-Beuve, entre autres, tombé par hasard dans ses mains, lui avait donné tant d’enthousiasme qu’il lui avait écrit : « Je viens de passer trois heures entières à vous lire ; je pars pour l’Italie ; venez, il y aura toujours à votre service une chambre solitaire pour le travail, une liberté entière pour votre loisir, une admiration sincère et passionnée pour vous. […] Vous chantez, vous priez, comme Abel, en aimant ; Votre cœur tout entier est un autel qui fume, Vous y mettez l’encens et l’éclair le consume ; Chaque ange est votre frère, et, quand vient l’un d’entre eux, En vous il se repose, — ô grand homme, homme heureux ! […] Couple heureux et brillant, vous qui m’avez admis Dès longtemps comme un hôte à vos foyers amis, Qui m’avez laissé voir en votre destinée Triomphante, et d’éclat partout environnée, Le cours intérieur de vos félicités, Voici deux jours bientôt que je vous ai quittés ; Deux jours, que seul, et l’âme en caprices ravie, Loin de vous dans les bois j’essaye un peu la vie ; Et déjà sous ces bois et dans mon vert sentier J’ai senti que mon cœur n’était pas tout entier ; J’ai senti que vers vous il revenait fidèle, Comme au pignon chéri revient une hirondelle, Comme un esquif au bord qu’il a longtemps gardé ; Et, timide, en secret, je me suis demandé Si, durant ces deux jours, tandis qu’à vous je pense, Vous auriez seulement remarqué mon absence. […] Il n’y avait ni assez d’amour, ni assez de religion, ni assez de sacrifice en lui pour prendre l’âme tout entière. […] « Au retour de la victoire de Philippes remportée sur Brutus et Cassius, Octave, rentré à Rome, livra, pour ainsi dire, l’Italie entière en partage et en proie à ses vétérans.

499. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

L’aspect du parc au-delà de la prairie ferait croire, surtout en été, que l’on est près d’un bois qui se prolongerait pendant des lieues entières. […] Mon siècle tout entier différait de moi, car l’esprit humain, de mon temps, s’est surtout occupé de lui-même, tandis que mes travaux, à moi, étaient tournés surtout vers la nature extérieure ; j’avais ainsi le désavantage de me trouver entièrement seul. […] J’ai consacré au peuple et à son enseignement ma vie entière, pourquoi ne lui construirais-je pas aussi un théâtre ? […] — Ce qu’il y a de beau au tir de l’arc, dis-je, c’est qu’il développe le corps tout entier et qu’il réclame l’emploi harmonieux de toutes les forces. […] C’est ensuite un couple d’amants qui dans leur longue liaison ont vécu avec tant de retenue que, se trouvant forcés de rester une nuit entière l’un près de l’autre, dans une chambre, ils la passent en entretiens sans aller plus loin.

500. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

Elle apprend que ses funérailles auront lieu le lendemain ; elle se promet de se trouver debout, chapeau bas, tout entière, dussent les rues être trop étroites, à la suite de son convoi, non pas pour que la famille du vieillard note la présence d’un million de visages anonymes dans le cortège, mais pour que le soleil la voie payer un tribut de conscience, de respect et de patriotisme à ce cercueil qui lui semble renfermer quelque chose de mort dans l’image de la patrie. […] Une armée entière prend position ou poste depuis la porte de la maison jusqu’à la porte de l’éternité, dans le champ des morts. […] II Or quel était donc cet homme si immense qu’un peuple tout entier se trouvait trop peu nombreux encore pour suivre et pour illustrer son convoi ? […] Il y a si longtemps qu’on parle, qu’on écrit et qu’on traduit le latin dans notre Occident, que l’esprit de l’éloquence, de l’histoire, de la poésie latine, a été tout entier transvasé dans les langues de l’Europe. […] Sa fortune tout entière y coula ; il disparut et me laissa à moi, seul et inexpérimenté, le soin de sauver ses débris et d’honorer ses revers.

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