Ils ont un entier abandon surtout au bon sens général, aux décisions de la multitude, dont ils savent d’ailleurs les hasards autant que quiconque parmi les poëtes dédaigneux du vulgaire. […] Sganarelle embrasse les trois quarts de l’échelle comique, le bas tout entier, et le milieu qu’il partage avec Gorgibus et Chrysale ; Alceste tient l’autre quart, le plus élevé. […] Les poètes dont nous parlons transposent, utilisent, si l’on peut se servir de ce mot, certains morceaux une fois faits ; ainsi, Don Garcie de Navarre n’ayant pas eu de succès, des tirades entières ont passé de ce prince jaloux au Misanthrope et ailleurs. […] Le Cocu imaginaire, ayant eu près de cinquante représentations, ne devait pas être imprimé, quand un amateur de comédie, nommé Neufvillenaine, s’aperçut qu’il avait retenu par cœur la pièce tout entière ; il en fit une copie et la publia en dédiant l’ouvrage à Molière. […] Sa poétique, du reste, comme acteur et comme auteur, se trouve tout entière dans la Critique de l’École des Femmes et dans l’Impromptu de Versailles, et elle y est en action, en comédie encore.
Si, dans un espace obscur, on promène ou on fait tourner devant ses yeux une bougie de six pouces, on aperçoit au bout de quelque temps une figure obscure et ramifiée dont les branches s’étendent dans le champ visuel entier et qui n’est autre chose que l’expansion des vaisseaux centraux de la rétine ou celle des parties de la membrane qui sont couvertes par ces vaisseaux ». […] Ils sont l’objet d’une science entière, mais ils se ramènent tous au même principe. […] Qu’on lui donne un temps suffisant, il renaît tout entier. […] Or nous pouvons imaginer ces mouvements avec une vitesse extrême ; nous pouvons donc ainsi avec cette seule ressource concevoir plusieurs lignes, partant une surface, et même un solide entier, presque en un instant. […] Cela nous dispense d’imaginer en détail la longue sensation musculaire de vingt enjambées, la longue sensation tactile et musculaire de la main promenée sur tout le contour de la surface. — Grâce à cette vitesse des opérations optiques, nous pouvons saisir, en un temps très court et par une perception qui nous semble instantanée, un objet tout entier, une chaise, une table, un personnage, bien plus, si l’objet est éloigné, une prairie entière, tout un groupe d’arbres, un édifice, l’enfilade d’une rue. — Vous voilà à une fenêtre, vous ouvrez les yeux, et, tout d’un coup, au moyen d’un très petit mouvement des yeux et d’un imperceptible mouvement de la tête, tout le paysage vous apparaît, avec ses divers plans, terrains, verdures, ciel, nuages, avec les innombrables détails de leurs formes, de leur relief et de leurs creux.
Nous avons étudié impartialement pendant trente ans ces institutions qui régissent trois cent millions d’hommes ; nous plaignons ceux qui n’ont que des dédains et des sourires en présence du phénomène de la Chine antique et moderne, empire plus étendu, plus peuplé, plus policé, plus industrieux que l’Europe entière. […] Son Contrat social porte tout entier à faux sur un sophisme qu’un souffle d’enfant ferait évanouir. […] Vous vous répondrez : C’est le gouvernement unanime, c’est-à-dire celui qui gouverne au profit du peuple tout entier, qui ne fait point acception de classes, de castes, de privilégiés de la naissance ou du sang, mais qui ne reconnaît dans tous les citoyens que le privilège mobile et accessible à tous de l’éducation, du talent, de la vertu, des services rendus ou à rendre à la communauté. […] Est-elle venue de l’Inde par les gorges de l’Himalaya et par les pentes escarpées du Thibet dans ce vaste bassin de la Chine, grand comme l’Europe entière ? […] Voici les paroles de Confucius sur les cérémonies instituées pour le culte national, dont l’empereur était le pontife à titre de représentant du peuple tout entier.
Le mobilier du vieux monde périt avec les édifices sacrés publics ou privés ; l’art de la peinture périt tout entier dans cette métamorphose de la terre et du ciel. […] Dès mon enfance j’aurais passé des journées entières à me mirer dans ces larges yeux des vaches ou des bœufs au pâturage, et j’y trouve encore aujourd’hui une paix communicative qui me purifie le cœur ou l’esprit. […] Il y a plus d’âme dans un des visages du tableau de la Pêche à Venise que dans l’œuvre entière de David. […] L’Italie s’était emparée de son imagination : ses yeux étaient le miroir de cette terre de la lumière et de la beauté ; son âme entière n’était qu’une transfiguration de l’Italie en amour et en culte. […] La petite ville de Sonnino, au pied des Abruzzes, était peuplée presque tout entière de cette race héroïque et belle de brigands romains.
La Provence a passé tout entière dans l’âme de son poète ; Mireille, c’est la transfiguration de la nature et du cœur humain en poésie dans toute cette partie de la basse Provence comprise entre les Alpines, Avignon, Arles, Salon et la mer de Marseille. […] IX Que ne puis-je vous le transcrire tout entier ! Les fils poétiques sont si délicats et si indissolublement ajustés dans la trame qu’en enlever un c’est faire écheveler la trame entière ; citons-en plutôt quelques passages au hasard, et par induction jugez de l’ensemble du chant. […] » Le dialogue entre le fier toucheur de bœufs et la jeune laveuse est à lui seul une idylle accomplie ; combien nous regrettons de ne pas le reproduire en entier ! […] Quant à nous, nous déchirerions ce chant tout entier sans rien regretter dans le poème.