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1934. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre IV. Le patriarche de Ferney »

A l’ordinaire, on faisait bon ménage ; on s’entendait au moins sur les négations, sur les haines, et Voltaire, mettant son esprit endiablé au service de la cause, avait dans tous les « frères » des prôneurs ardents de ses louanges ; il donnait de l’agrément à leurs idées, ils faisaient de la réclame à ses écrits. […] Nous assistons à un dîner du comte de Boulainvilliers ; nous entendons un gardien des capucins de Raguse donner ses instructions au frère Pediculoso qui part pour la Terre Sainte. […] C’est un charme de l’entendre causer librement, avec son infatigable curiosité, son universelle intelligence, avec son esprit pétillant, ce don étonnant qu’il a de saisir des rapports inattendus, ingénieux ou cocasses, avec ses passions aussi toujours bouillonnantes et débordantes, qui ne laissent pas un instant refroidir les choses sous sa plume.

1935. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

Et peut-être aussi goûtons-nous le plaisir d’entendre ce livre singulier d’une façon hétérodoxe. […] Aujourd’hui le père et la mère sont revenus pour six semaines sous le toit du vieillard… Jeanne monte lentement l’escalier, m’embrasse et murmure à mon oreille quelques mots que je devine plutôt que je ne les entends. […] J’éprouvai de la colère et de la honte à m’entendre juger ainsi.

1936. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

La postérité a conservé cette illusion il en faut laisser le bénéfice à François Ier ; c’est du respect bien entendu pour la mémoire de Marguerite. […] Après trois siècles, notre langue n’aurait pas d’autres mots pour les mêmes pensées, et, sauf quelques passages indifférents, nous entendons l’aimable auteur comme l’entendaient ses contemporains.

1937. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

J’en révoque, bien entendu, toute imputation injurieuse et toute idée de déchéance. […] C’est peu et c’est beaucoup, suivant qu’on voudra bien l’entendre. […] Relisez ses articles dans la collection déjà précieuse du fameux canard, vous dégageant, bien entendu, de tous préjugés, de par la Presse hostile lue, ou des plaisanteries trop faciles, écoutées ; relisez surtout le récent pamphlet, et vous resterez persuadés comme moi, non seulement de la conviction si profonde et si courageuse, mais encore et surtout, de l’absolu bon sens absolument triomphal, envers et contre tout et tous, du polémiste comme du théoricien.

1938. (1890) L’avenir de la science « II »

Mais les esprits étroits et absolus ont une singulière façon de l’entendre. […] Par la raison, je n’entends pas seulement la raison humaine, mais la réflexion de tout être pensant, existant ou à venir. […] J’ajouterai que le panthéisme ne paraît si absurde à la plupart que parce qu’ils ne le comprennent pas et parce qu’ils entendent le principe : Tout est Dieu, dans un sens distributif, et non dans un collectif.

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