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1751. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 272-292

En vain nous dira-t-on que la Fable ou l’action de l’Epopée doit être racontée par un Poëte ; il faut entendre d’abord l’idée qu’on attache à ce mot. […] Le plan en est-il mieux entendu, l’unité d’action mieux observée, les épisodes amenés avec plus d’art, le nœud plus adroitement tissu, & le dénouement plus naturel ?

1752. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VIII »

Ces messieurs ont le droit de faire bon marché de nos opinions, bien qu’il ne soit pas en leur pouvoir d’en déprécier la valeur ; mais il faut voir comme ils sont penauds d’entendre Bossuet lui-même appeler le style de Télémaque « plat, efféminé, poétique et outré dans les peintures ». […] Il n’est pas besoin cependant d’être grand clerc pour voir qu’en voulant outrer l’éclat on n’atteint souvent que la pâleur, qu’on est incolore pour vouloir être coloré et qu’on rencontre la platitude quand on recherche le style poétique, c’est-à-dire, comme l’entend ici Bossuet, quand on écrit une prose qui singe la poésie.

1753. (1757) Réflexions sur le goût

Combien de fois n’est-il pas arrivé qu’une musique qui nous avait d’abord déplu, nous a ravis ensuite lorsque l’oreille à force de l’entendre est parvenue à en démêler toute l’expression et la finesse ? […] Ainsi dans les matières de goût, une demi-philosophie nous écarte du vrai, et une philosophie mieux entendue nous y ramène.

1754. (1889) La critique scientifique. Revue philosophique pp. 83-89

Il entendait maintenant considérer l’œuvre « de front et du dehors, comme une force dont le choc est à mesurer ». […] H., dans la synthèse, entend toujours « façonner un homme visible sur le schéma de son intelligence » (p. 180).

1755. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Tallemant des Réaux »

Ce livre rouge d’une police secrète faite par un homme qui s’était donné la mission redoutable de tout écrire de ce qu’il entendait dire tout haut ou tout bas dans les sociétés où on avait la bonté de le recevoir, ce livre, qui pouvait être quelque chose de grand, d’imposant, disons plus, de terrible, est tellement froid et le bavardage en est si visqueux, qu’on se demande en vain, quand on l’a lu, quel but autre que celui d’apaiser sa soif de sornettes eut des Réaux en l’écrivant ? […] On entend parfois dans ses historiettes les petits éclats de ce rire sec dont Joubert disait, avec son appréciation ferme et exquise : « Tout ricanement déplacé vient d’une petitesse de tête », et, malgré la gaucherie des formes qui révèlent le cuistre, il y a parfois, çà et là, de ces légèretés d’assassin qui font pressentir Voltaire, cet autre bourgeois, mais étincelant de génie, et qui, frotté aux grands seigneurs, avait contracté la grâce pestiférée de leurs vices.

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