Je ne pense pas qu’il s’en dégage encore ni une doctrine littéraire, ni une philosophie, ni une vue d’ensemble sur la littérature contemporaine. […] Louis Ménard, l’auteur de la Morale avant les philosophes, se trouvaient ensemble à dîner. […] Zola emploie, pour composer les ensembles, la même méthode d’audacieuse simplification. […] Il n’a que l’imagination des vastes ensembles matériels et des infinis détails extérieurs. […] Toutes ces choses ne se rencontrent pas à la fois dans tous les contes de M. de Maupassant : je donne l’impression d’ensemble.
Ce n’est pas un peintre qui se concentre dans des tableaux à part, en y sacrifiant les alentours ; il ne sacrifie rien, il arrive par des revues étendues à un effet d’ensemble, sans rien de bien accentué dans le détail. […] Cet ensemble de procédés, cette rigueur européenne, d’où la France est sortie réduite à ses plus justes limites et à son strict nécessaire, mais digne et à son honneur, sinon à son profit, arrache à M.
Lanfrey, un jeune critique de mérite, a, dans une revue, porté un jugement des plus sévères sur l’ensemble de l’ouvrage, et il a particulièrement insisté sur l’absence d’un certain caractère, d’un certain cachet à la Tacite. […] Thiers fait mieux comprendre que personne cette époque convulsive, en partie énigmatique, qui évoquait et entrechoquait tant de noms étonnés de se retrouver ensemble, qui ralliait autour du nouveau trône impérial, dans un sentiment patriotique et sincère, les Sieyès, les Carnot, les Lecourbe, les Benjamin Constant.
Si Racine, dans les vingt-six années environ qui forment sa pleine carrière depuis les Frères ennemis jusqu’à Athalie, avait eu le temps de voir une couple de révolutions politiques et littéraires, s’il avait été traversé deux fois par un soudain changement dans les mœurs publiques et dans le goût, il aurait eu fort à faire assurément, tout Racine qu’il était, pour soutenir cette harmonie d’ensemble qui nous paraît sa principale beauté : il n’aurait pas évité çà et là dans la pureté de sa ligne quelque brisure. […] A défaut d’un grand siècle qui demande avant tout l’établissement, la gradation et l’harmonie dans l’ensemble, on est une fort belle chose secondaire, une spirituelle et chaude entreprise très-variée, très-mêlée, très-infatigable, un coup de main, au moins amusant, dans tous les sens.
« Lorsque nous contemplons cet univers, nous y voyons un ensemble, une harmonie admirable ; tout se tient, tout s’enchaîne. […] Voici le texte de ce qui a été dit à ce sujet, par l’école de Saint-Simon, dans le volume d’exposition qu’elle a publié cette année : « La loi du développement de l’humanité, révélée au génie de Saint-Simon et vérifiée par lui sur une longue série historique, nous montre deux états distincts et alternatifs : l’un, que nous appelons état organique, où tous les faits de l’activité humaine sont classés, prévus, ordonnés par une théorie générale, où le but de l’action sociale est nettement défini ; l’autre, que nous nommons état critique, où toute communion de pensée, toute action d’ensemble, toute coordination a cessé, et où la société ne présente plus qu’une agglomération d’individus isolés et luttant les uns contre les autres. » (Vol.