Il est vrai que les ennemis auraient pu faire des démarches qui l’auraient abrégée ; mais celles de notre armée ont pu contribuer à leur en ôter les vues. […] Je crois que j’en recevrai plus de louanges chez nos ennemis que parmi nous ; car je sais bien tous les discours qu’ils tiennent là-dessus. […] On s’était tâté la veille, et on avait prévenu l’ennemi en occupant avec lui une hauteur que nous avions à droite. […] Les ennemis avaient mêlé des escadrons de distance en distance, surtout en front de bandière. […] L’ennemi perdit 8000 hommes tués sur place, et au-delà ; nous en eûmes 2000 au plus hors de combat ; on prit 30 pièces de canon, 99 drapeaux et 4 étendards.
Ces jalousies, en offrant un appui à vos ennemis, doivent leur donner souvent la tentation d’agir. […] Dans les jours qui précédèrent la bataille de Bautzen, il y avait une incertitude si les forces ennemies se réuniraient ou se diviseraient. […] Mais il était peu probable, d’après les règles de la guerre, que les ennemis commissent pareille faute. […] Pendant toute la journée du 21 mai, et tandis que Napoléon livrait sa bataille de front, les forces de Ney furent utilement employées à prendre l’ennemi à revers et à décider la victoire. […] Le 14, Jomini quittait l’armée française et franchissait la ligne ennemie.
Elle lui vaudra un jour, quand il parviendra aux grands emplois, bien des ennemis et des envieux, à une époque où l’opposition frondeuse et dénigrante se sera glissée partout, même sur les terrasses de Marly. […] Ce que Villars n’avait fait jusque-là que par instinct et pour trouver des occasions, il le fit dès lors avec le désir de s’instruire : Il passait souvent trois et quatre jours de suite dans les partis avec les plus estimés dans cet art : c’était alors les deux frères de Saint-Clars, dont l’un, qui était brigadier, fut une fois six jours hors de l’armée, toujours à la portée du canon de celle des ennemis, poussant leurs gardes à tout moment à la faveur d’un grand bois dans lequel il se retirait, faisant des prisonniers, et donnant à toute heure au vicomte de Turenne des nouvelles des mouvements des ennemis. Et certainement rien n’est plus propre à former un véritable homme de guerre qu’un métier qui apprend à attaquer hardiment, à se retirer avec ordre et avec sagesse, et enfin qui accoutume à voir souvent l’ennemi de fort près. […] Le matin de la journée de Senef, à un mouvement que faisaient les ennemis, la plupart des officiers généraux qui étaient autour du prince crurent qu’ils fuyaient. « Ils ne fuient pas, dit Villars, ils changent seulement leur ordre. » — « Et à quoi le connaissez-vous ? […] De retour à Munich, il n’y put toutefois conjurer l’ascendant des ministres de l’empire ; dans la nouvelle ligue qui se nouait, l’électeur dut se déclarer, en attendant mieux, contre la France, et Villars, pour s’en revenir (1688), eut à traverser en toute hâte des pays ennemis, des populations irritées.
Un guerrier qui pensait ainsi était bon à montrer aux amis comme aux ennemis, et dans la paix comme dans la guerre. […] attaquerait-on l’ennemi, ou l’attendrait-on ? […] On était au soir, la délibération durait toujours ; on voyait des fenêtres du casin les mouvements de l’ennemi et ses préparatifs pour une bataille. Joubert s’était flatté en croyant que l’ennemi ne la voulait pas ; il essayait tout bas de s’en flatter encore. […] Le 15 août, un peu avant le jour, l’attaque de l’ennemi commence à notre aile gauche.
L’exaltation de ce qu’on appelle la philosophie, est une superstition comme le culte des préjugés ; les mêmes défauts conduisent aux deux excès contraires ; et c’est la différence des situations ou le hasard d’un premier mot, qui, dans la classe commune, fait de deux hommes de parti, deux ennemis, ou deux complices. […] Lorsque les Constitutionnels luttaient contre les Jacobins, si les Aristocrates avaient adoptés le système des premiers ; s’ils avaient conseillé au roi de se livrer à eux, ils auraient alors renversé l’ennemi commun, sans perdre l’espoir de se défaire un jour de leurs alliés. Mais dans l’esprit de parti, l’on aime mieux tomber, en entraînant ses ennemis, que triompher avec quelqu’un d’entre eux. […] Plus l’esprit de parti est de bonne foi, moins il admet de conciliation ou de traité d’aucun genre ; et comme ce ne serait pas croire véritablement à l’existence efficace de sa religion, que de recourir à l’art pour l’établir, dans un parti, l’on se rend suspect en raisonnant, en reconnaissant même la force de ses ennemis, en faisant le moindre sacrifice pour assurer la plus grande victoire. […] Mais quand la fluctuation des idées ramène les affaires au point juste et possible, la puissance, la considération de l’esprit de parti est finie, le monde se rassoit sur ses bases ; l’opinion publique honore la raison et la vertu ; et cette époque inévitable peut se calculer comme les lois de la nature ; il n’y a point de guerre éternelle, et point de paix cependant sous la dictée des passions, point de repos sans accord, point de calme sans tolérance, point de parti donc qui, lorsqu’il a détruit ses ennemis, puisse satisfaire ses enthousiastes.