Cependant l’effet de la thèse se fait sentir. […] L’effet général de certaines tirades en est compromis. […] L’effet est singulier et profond. […] Là, comme tout est vrai, et en même temps comme tout est admirablement disposé pour l’effet artistique ! […] Il aura à la fois l’effet d’élargissement et l’effet de contraste.
Une plaisanterie, qui eut des suites si fâcheuses, feroit la matiere d’un juste reproche à Boileau, s’il eût pu en prévoir l’effet.
Ce n’est ni par le côté pittoresque ni par les grands effets de contraste dramatique qu’elle traite les choses, et elle ne fait pas, selon moi, la part suffisante aux ressources infinies du talent et à l’imprévu de l’art ; mais, à chaque mot, on sent une personne d’idées, de goût sain et ingénieux, sans préjugés, allant au fond, et rationaliste éclairée en toute matière. […] Cette idée qu’elle avait de l’espèce d’illusion, ou même de mensonge, inhérent à l’art, ne l’empêchait pas, vers la fin, d’être extraordinairement émue, et au-delà du degré ou l’on en jouit, de certaines représentations ou lectures, et de n’en pouvoir supporter l’effet. […] M. de Rémusat a cité d’elle ce pathétique aveu (1821) : « L’effet des œuvres de l’art doit être tel qu’aucune idée de réalité ne s’y joigne ; car, dès qu’elle y pénètre, l’impression en est troublée et devient bientôt insupportable. […] Il n’y a depuis longtemps que la musique qui ait produit sur moi, dans l’Agnese, l’effet attaché en général aux œuvres de l’art. Je n’avais pu supporter le finale de Roméo et Juliette ; celui de l’Agnese seul m’a fait pleurer sans me déchirer le cœur. » Est-ce par l’effet d’un choix sympathique et de quelque prédilection, qu’elle se donna, vers la fin, à traiter ce sujet d’Héloïse et d’Abeilard, où la passion traverse et pénètre l’austérité, où l’abbesse savante, qui a des soupirs de Sapho, les exprime souvent en des traits de Sénèque ?
Ainsi la consanguinité du fils avec le père et la mère, consanguinité aussi mystérieuse dans l’âme que dans les veines ; ainsi la loi de solidarité génératrice, qui enchaîne la cause à l’effet dans les parents, et l’effet à la cause dans les enfants ; ainsi la loi d’équité, autrement dit la reconnaissance, qui impose l’amour, non seulement affectueux, mais dévoué, au fils, pour la vie, l’allaitement, les soins, la tendresse, l’éducation, l’affection souvent pénible dont il a été l’objet dans son âge de faiblesse, d’ignorance, d’incapacité de subvenir à ses propres besoins ; ainsi la loi de mutualité, qui commande à l’homme mûr de rendre à sa mère et à son père les trésors de cœur qu’il en a reçus enfant ou jeune homme ; ainsi la piété filiale, nommée de ce nom dans toutes les langues pour assimiler le culte obligatoire et délicieux des enfants envers les auteurs de leur vie et les providences visibles de leur destinée au culte de Dieu ! […] Il imagine une convention explicite, préexistante à toute convention, c’est-à-dire un effet avant la cause, une absurdité palpable, pour toute explication du mystère social. […] Nullement, selon moi ; cette société politique, qui multiplie en effet les forces de l’individu par la force collective de l’association de tous, a certainement pour effet la perpétuation et l’amélioration physique de la race humaine ; mais elle a un objet de plus, une dignité de plus, une moralité de plus, un spiritualisme de plus. […] Leur crime n’est qu’ignorance, leur crime même n’est qu’utopie, c’est de la vertu en délire ; mais le délire de la vertu n’a pas des effets moins funestes que celui du crime.
Tout lui étant cause et effet, là où il n’apercevait pas de cause, il ne redoutait pas d’effet, et il n’attendait pas la maladie de la santé, ni de la maladie la mort. […] Nous ne le disons pas seulement de ceux qui exposent dogmatiquement la vérité ; le mot s’applique à tous sans exception ; car, soit qu’ils tirent ou nous laissent tirer la morale des peintures qu’ils nous font de la vie, leur dessein d’exprimer la vérité et d’en persuader les autres hommes est si manifeste, qu’à moins d’une grande médiocrité d’esprit et de cœur, on éprouve les effets de cette autorité, et l’on fait le ferme propos d’y obtempérer. […] Sans accorder à ses contradicteurs qu’il était aussi instruit en toutes choses qu’homme de son siècle, et de beaucoup le plus instruit dans les matières de science et de philosophie, on peut dire que l’antiquité, qu’il avait arrachée de sa mémoire, comme corps de doctrines, y était restée comme méthode générale ; et c’est par l’effet d’une illusion qu’il crut inventer beaucoup de choses qu’il retrouvait. […] Le naturel de Descartes a des effets tout contraires.