À cet effet, il s’était presque créé un style. […] En cela semblable à beaucoup d’artistes, il concevait et rédigeait son œuvre sans autre souci que de satisfaire sa conscience artistique ; mais, sitôt le livre édité, il se préoccupait infiniment de l’effet produit.
Ses chapitres font autant de petits corps de lumiere, qui, réunis ensemble, forment un Tout, dont l’effet est d’éclairer & de diriger l’esprit du Lecteur sur les objets qu’il doit appercevoir & sentir. […] Les loix des Romains, les ressorts de leur gouvernement, leurs mœurs, les principes vivisians ou destructeurs qui ont contribué, soit à former, à agrandir, soit à ébranler, à ruiner leur Empire, tout est développé avec une sagacité étonnante pour quiconque est en état de sentir combien il est difficile de ne présenter que la substance des choses, sans nuire à l’effet qui en doit résulter.
Le merveilleux y produit sur-tout un effet qui étonne & flatte l’imagination, sans la contraindre & la fatiguer, parce que le Poëte a su le tirer du fond du sujet, & en faire usage avec discernement & sobriété. […] Quinault, dont on a quinze ou seize tant Tragédies que Comédies, & treize Opéra, continua jusqu’à sa mort, avec une régularité scrupuleuse & un courage inoui, les fonctions monotones de sa Charge d’Auditeur des Comptes, comme s’il n’eût jamais connu d’occupation plus intéressante pour son esprit & pour son cœur ; effet admirable & cependant naturel de cet amour du devoir, la base de toute société, l’idole de nos bons aïeux, & que, pour le malheur de notre âge, a éteint dans presque tou les cœurs l’esprit de systême & d’égoïsme, digne fruit des tristes lumieres de la moderne Philosophie.
ce Jupiter brisé ; cet autel renversé ; ce brasier répandu ; quel effet entre ces natures féroces ne produit point ce jeune acolyte, d’une physionomie douce et charmante agenouillé entre le sacrificateur et le saint. […] La tête en est belle ; mais on se rappelle le même sujet peint dans un des tableaux placés autour de la nef de Notre-Dame ; et l’on sent tout à coup que le peintre de ce dernier a mieux entendu l’effet des ténèbres sur la lumière artificielle.
On ne laissoit pas néanmoins d’y employer aussi quelquefois de ces instrumens, dont les cordes étoient placées à vuide dans une espece de bordure creuse, et dont la concavité faisoit un effet approchant de celui que fait le ventre de nos violes. […] Il est facile de comprendre après ce que nous venons de dire, pourquoi l’on a marqué avec tant d’exactitude au bas du titre des comedies de Terence le nom des instrumens à vent dont on s’étoit servi dans la representation de chaque piece, comme une information sans laquelle on ne pouvoit pas bien comprendre quel effet plusieurs scenes devoient produire dans l’execution, ou comme une instruction necessaire à ceux qui voudroient les remettre au théatre.