/ 1643
12. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IX : Insuffisance des documents géologiques »

Car, pendant le cours de chaque année successive et dans le monde tout entier, la terre et l’eau ont été constamment peuplées d’innombrables hordes d’êtres vivants. […] Sur une vaste étendue de la mer, la brillante teinte azurée des eaux en atteste la pureté. […] Quelques-unes des nombreuses espèces d’animaux qui vivent sur les côtes entre les limites des hautes et basses eaux semblent devoir rarement se conserver. […] De plus, les dépôts ne sauraient être en général suffisamment solidifiés, et, n’étant protégés par aucune autre formation postérieure, ils courraient grand risque d’être désagrégés par l’action des eaux pluviales, des cours d’eau et des vagues côtières pendant les nouvelles oscillations de niveau du sol. […] Tout ceci se passe sous les eaux : dès qu’une formation émerge, une autre série de faits contraires commence.

13. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Un bruit éclatant me fait regarder à ma gauche, c’est celui d’une chute d’eaux qui s’échappent d’entre des plantes et des arbustes qui couvrent le haut d’une roche voisine, et qui se mêlent en tombant aux eaux stagnantes du torrent. […] Qu’il est doux de goûter ici la fraîcheur de ces eaux, après avoir éprouvé la chaleur qui brûle ce lointain ! […] Que ces eaux sont belles et vraies ! […] Toute l’étendue des eaux agitées s’ouvrait devant moi ; elle était couverte de bâtiments dispersés. […] Est-ce le reflet de la lune sur ces eaux ondulantes ?

14. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIIe entretien. Poésie lyrique. David (2e partie) » pp. 157-220

Il me fait parquer dans les herbes vertes, il me chasse vers les eaux transparentes. […] les eaux t’ont vu et elles ont bouillonné d’effroi ! […] nos captifs comme l’eau des torrents sur une terre nue ! […] « À celui qui a couché la terre sur les eaux ! […] Chantez, vastes eaux qui flottez au-dessous des cieux !

15. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 321-384

— Justement, répondais-je, avec de longs cils qui tremblent dessus comme l’ombre des feuilles du coudrier sur l’eau courante. […] Nous n’aurons pas besoin qu’Hyeronimo aille gagner la mal’aria dans les eaux dormantes de la Maremme, dont on voit d’ici les brouillards traîner au bord de la mer comme des fumées d’enfer, n’est-ce pas ? […] Fior d’Aliza prenait de la belle eau du bassin dans sa main, s’en lavait le visage et embrassait l’eau qui fuyait entre ses doigts roses, comme si elle avait dit adieu à la source. […] À ces mots, elle voulait bien rire, mais elle avait comme une larme dans la voix, comme une goutte d’eau dans le goulot d’une gourde qui ne peut ni rester ni couler par le cou de la courge. […] Nous avions de plus le droit de faire pâturer les cinq moutons et les trois chèvres dans tous les steppes en friche, dans les bruyères incultes et dans les bois de lauriers, pourvu que les bêtes ne touchassent ni aux mûriers, ni au champ de maïs, ni à la vigne, ni à l’herbe du pré dans le ravin de la source ; nous pouvions aussi faire un sentier à travers le pré et aller puiser de l’eau, pour nous et pour les bêtes, à la source sous la grotte ; mais il nous était défendu de troubler l’eau du bassin en y lavant les toisons ; le beau bassin d’eau claire, où Fior d’Aliza se plaisait tant à se mirer à travers les branches de saule, ne devait plus réfléchir que les étoiles de là-haut.

16. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — VII. La fausse fiancée »

Ce jour là, la provision d’eau vint à s’épuiser. Seule la griote avait gardé de l’eau dans une outre qu’elle portait. Dêdé, qui avait grand soif, demanda un peu à boire à sa compagne de route : « Si tu ne me donnes pas la moitié de tes bijoux, lui répondit celle-ci, je ne te donnerai pas de mon eau ». La princesse remit alors à la griote un bracelet de bras et un bracelet de pied et, en échange, celle-ci versa de l’eau plein une coquille d’huître pour qu’elle put se désaltérer un peu. […] La griote exigea d’elle le reste des bijoux dont elle était parée et lui remit de nouveau de l’eau plein la coquille d’huître.

/ 1643