Il faudrait, pour les faire reparaître, user des plus violents réactifs de l’analyse linguistique, répandre les chlores et les eaux régales . […] Venus hors de saison et à l’ombre, ils n’ont ni saveur, ni couleur ; on ne les reconnaît qu’à la forme ; c’est de l’eau congelée en figure d’asperges ou de lilas. […] Deux images, dans cette expression devenue banale, mais qui fut neuve, sont unies en une seule : l’image d’une quantité de sang répandu autour d’un homme ; l’image d’un homme plongé dans l’eau. […] Le vrai Buffon rature toutes ces belles phrases, et, dédaigneux d’être ample, commence ainsi brusquement : « Voici le plus gros des oiseaux d’eau, sans même en excepter le cygne, et, quoique moins grand que le pélican ou le flammant, il a le corps bien plus épais … » Rien ne pousse à la concision comme l’abondance des idées ; Buffon en a beaucoup. […] Ainsi le souvenir d’une lecture peut se conserver dans le cerveau en même temps que s’y trouve abolie toute trace des circonstances qui localisaient cette lecture, la situaient dans la réalité ; le souvenir prend la forme de l’inspiration, de la création subconsciente et l’auteur croit recueillir à sa source l’eau pure et nouvelle d’un poème jaillissant, alors qu’il ne fait que transvaser des liquides antiques.
Elle est arrosée d’eau lustrale ; elle touche le feu sacré115. […] Là, on présente à la jeune fille le feu et l’eau. Le feu, c’est l’emblème de la divinité domestique ; l’eau, c’est l’eau lustrale, qui sert à la famille pour tous les actes religieux121. […] Seulement, pour ceux-ci, l’offrande est plus légère ; c’est une simple libation d’eau et quelques grains de riz. […] Par ce feu, il faut entendre le feu des sacrifices ; par cette eau, l’eau lustrale581.
— Et pourtant cet homme-là est bon ; il est vertueux, il est aimé de tout le monde ; il n’est pas de ces gens pour qui le ruisseau n’est que de l’eau qui coule, la forêt que du bois de telle ou telle espèce, et des cents de fagots. […] j’étais jeune alors et nymphe, et les dryades Entr’ouvraient pour me voir l’écorce des bouleaux, Et les pleurs qui coulaient durant nos promenades Tombaient, purs comme l’or, dans le cristal des eaux. […] Le cœur d’un homme vierge est un vase profond : Lorsque la première eau qu’on y verse est impure, La mer y passerait sans laver la souillure ; Car l’abîme est immense, et la tache est au fond. […] L’eau, la terre et les vents, tout s’emplit d’harmonies. […] Je ne vous dirai rien des horreurs qui se sont passées ; c’est trop hideux. » « Au milieu de ces aimables églogues, vous comprenez que le pauvre oncle Van Buck est resté dans l’eau.
La reine, plus ferme, quoique peut-être non moins émue, et craignant que le trouble de Joachim ne fût aperçu, alla elle-même lui préparer un verre d’eau et de fleur d’oranger, en le priant de se calmer. […] Cela n’avait d’autre prix que le silence, un peu d’ombre et un peu d’eau, valeur de poète !
Allez, prenez de l’eau, et lavez votre main de cette tache qui témoigne contre vous. — Pourquoi avez-vous apporté ici ces poignards ? […] Mes mains sont de la couleur des vôtres ; mais j’ai honte d’avoir conservé mon cœur si blanc. — J’entends frapper à la porte du sud. — Retirons-nous dans notre chambre : un peu d’eau va nous laver de cette action ; voyez donc combien cela est aisé.