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1168. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

En d’autres termes, l’égoïsme, pour se faire accepter, s’est mis par le monde à jouer toutes sortes de rôles, que du reste il joue mal, et à travers lesquels le critique dramatique le reconnaît pleinement ; il faut lui persuader qu’il est plus beau en son naturel, qu’il est plus respectable en son naturel, qu’il est plus fécond en son naturel et qu’il est plus utile en son naturel ; que l’humanité a besoin de lui, mais de lui à l’état pur, non pas sous les travestissements qu’il recherche et dans les mélanges qu’il opère de lui avec autre chose et dans les combinaisons bizarres et malsaines où il se plaît à entrer. […] Car c’est là qu’il en faut arriver, l’homme est fait pour une vie où il entre du malheur mêlé de joies ; il est fait pour une vie accidentée ; il est fait pour une vie dramatique ; il est fait pour une vie dangereuse.

1169. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

On s’arrête à cette phrase : « La condamnation sera exécutée, séance tenante, par le piquet commandé pour garder le lieu de la séance. » Et on songe avec un petit frisson qu’on entre dans le dramatique et le sommaire du siège.

1170. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Encore que raconter soit le premier emploi que l’homme fasse de sa parole, encore que l’homme soit historien et romancier de naissance et de complexion, les grandscon leurs sont plus rares dans l’humanité que les grands lyriques, les grands élégiaques et même les grands poètes dramatiques.

1171. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Il a dû à vingt ans et dans des conditions qui rendaient le choix particulièrement douloureux et dramatique, opter entre la foi et la science, rompre les liens les plus forts et les plus doux et, comme il était plus engagé qu’un autre, la déchirure a sans doute été d’autant plus profonde. […] Nous touchons ici à la partie la plus dramatique du livre de Renan : la lutte des prophètes contre la royauté et le sacerdoce officiel.

1172. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Le ressort dramatique de ces poèmes, c’est l’effroi ; et non à cause de tel ou tel danger qu’on puisse connaître, examiner, contre lequel on puisse organiser la résistance : l’effroi de tout un mystère immense, qui vous environne, vous presse et a des ruses déconcertantes, des astuces qu’on ne déjoue pas. […] Admirable récit : chacun des épisodes y est un geste dans la continuité d’une action logique et dramatique.

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