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493. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Alaux, Jules-Émile (1828-1908) »

Je n’en veux pour preuve que cette série de courtes élégies intitulées : Sur une tombe… Ce sont de purs, d’harmonieux sanglots, et l’accent de cette douleur est doux et profond comme une prière.

494. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blanc, Joseph »

Les « Sonnets blonds », qui forment la plus grande partie du recueil, sont l’histoire d’une passion ardente, chaste et discrète, d’un de ces sentiments profonds et doux qui parfument le reste de la vie et demeurent l’honneur de celui qui les éprouva… Les parures naturelles du Quercy revivent, brillent ou chantent dans ces pièces.

495. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Reynaud, Charles (1821-1853) »

Des recueils comme celui-là et comme deux ou trois autres qui ont paru récemment sont en poésie, entre la glorieuse époque de la Restauration et le poète inconnu qui entraînera sur ses pas la génération nouvelle, ce que sont en musique les doux accents de Lucia, les mélancoliques soupirs de Bellini, les délicieux refrains d’Auber, entre Guillaume Tell et le musicien à venir qui nous consolera du silence de Rossini.

496. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Delille Rien n’est doux comme, après le triomphe, de revenir sur les entraînements de la lutte, et d’être juste, impartial, pour ceux qu’on a blessés dans l’attaque et malmenés. […] ô qu’il est doux de plaindre Le sort d’un ennemi quand il n’est plus a craindre Notre ami M.  […] On glisse avec lui sur un sable assez fin, peigné d’hier, le long d’une double palissade de verdure, dans de douces ornières toutes tracées. […] Ainsi masquant de grâces fantastiques Le noble auteur des douces Géorgiques, Par trop d’esprit il n’eut qu’un faux succès… Oh ! […] En voyant renaître ainsi la nature, on se sent ranimer soi-même ; l’image du plaisir nous environne ; ces compagnes de la volupté, ces douces larmes, toujours prêtes à se joindre à tout sentiment délicieux, sont déjà sur le bord de nos paupières.

497. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

Son délire, ce délire particulier aux maladies du cerveau, et qui fait, aux vieux comme aux jeunes, repasser, dans les dernières heures de l’agonie, les sensations de leur vie — son délire était à la fois doux et déchirant. […] Je n’oublierai jamais la douce voix artificielle, qu’elle a prise pour me dire de me déranger, et le haut-de-corps désespéré, avec lequel, l’armoire ouverte, elle a jeté sur ses bras, deux draps — les draps pour ensevelir son cher enfant. […] J’ajouterai que c’était aussi une toilette, dans les nuances douces, dans une tonalité discrète. […] La préoccupation de faire à son pauvre homme la vie douce, d’écarter tout ce qui peut mettre un nuage sur son front, de lui donner le plat qu’il aime, de lui sauver le désagréable d’une nouvelle, de défendre enfin, à toute heure, son système nerveux des mauvaises choses physiques et morales, dépasse tout ce qu’on peut imaginer. […] Elle parle en phrases douces, et non comédiennes, du désagrément de se séparer, de l’ennui de ne pas toujours continuer cette vie commune, et elle bâtit bientôt dans le rêve et l’impossible humain, une espèce de phalanstère, où l’on mêlerait ses existences jusqu’à la mort.

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