Avant-propos On éprouve tous les jours que les vers et les tableaux causent un plaisir sensible, mais il n’en est pas moins difficile d’expliquer en quoi consiste ce plaisir qui ressemble souvent à l’affliction, et dont les simptomes sont quelquefois les mêmes que ceux de la plus vive douleur.
Mais la première douleur qu’éprouva le navigateur, ce fut lorsqu’il découvrit un jour, au loin, le corps et les débris d’un malheureux navire que les plantes marines enlaçaient de toutes parts. […] La malade resta moribonde jusqu’en janvier 1829, et le dimanche 22 janvier, Alexandre, étant près d’elle à Tégel, avait ainsi dépeint la mourante à son amie Rachel, en quelques mots qui expriment bien la douleur de son âme : « Elle était mourante, disait-il ; elle ouvrit les yeux et dit à son mari : C’en est fait de moi ! […] Nous comprendrons la douleur d’Alexandre à cette perte, en voyant celle de son frère. […] « Mon cher Varnhagen, « Vous qui ne craignez pas la douleur et la cherchez mentalement dans la profondeur des sentiments, recevez, dans ces moments pleins de tristesse, quelques mots de la part de cette affection que les deux frères vous ont vouée.
Elle redouble son mal en l’analysant, elle en trouve la formule : c’est la privation du sentiment, avec la douleur de ne pouvoir s’en passer. […] Elle a senti d’abord le besoin d’être aimée ; puis elle a aimé, d’un amour absurde, ridicule, tourmenté ; toutes les sécheresses de son cœur se sont fondues : jamais elle n’a plus vécu, et plus délicieusement, que depuis qu’elle est hors de la raison, hors de toutes les convenances, depuis qu’elle a ouvert en elle d’intimes sources de tendresse et de douleur.
Sur le point de disparaître, elles sont prêtes à reprendre le cycle des efforts et des douleurs et à dire encore une fois : oui à la vie. […] C’est pourquoi l’homme supérieur éprouve si souvent la douleur de devoir abandonner la meilleure partie de son idéal ou de voir cet idéal travesti, abaissé, dévié et caricaturé dans les faits.
sa grossesse de grains, Plissée à pleine peau par les sillons sanguins, La Terre désaimée, ainsi qu’un Taureau meugle, Immense de douleur se hausse sur les reins ! […] Le noir vit et dans le gaulis erre, Si rempli de douleurs que nul ne le rêva, Un inouï soupir ; et d’une voix qu’on n’a Que lorsqu’on va mourir, quelqu’un se désespère : « Un de plus, un de plus, un de plus qui s’en va !