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660. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

Les sept sages furent admirés pour avoir commencé à donner des préceptes de morale et de politique en forme de maximes, comme le fameux Connaissez-vous vous-même ; mais, auparavant, Ésope avait donné de tels préceptes en forme de comparaisons et d’exemples, exemples dont les poètes avaient emprunté le langage à une époque plus reculée encore. […] Comme Ésope avait donné ses préceptes en forme de fables, on le plaça avant Solon, qui avait donné les siens en forme de maximes. […] Lycurgue et Dracon donnèrent leurs lois en vers aux Spartiates et aux Athéniens (Plutarque et Suidas). […] On a donné à ces emblèmes le nom d’héroïques, sans en bien sentir le motif. Les modernes ont besoin d’y inscrire des devises qui leur donnent un sens ; il n’en était pas de même des emblèmes employés naturellement dans les temps héroïques ; leur silence parlait assez.

661. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Et cela aurait pu donner des résultats. […] Restait à lui donner l’attitude, les mœurs et l’âme d’une royauté. […] » il faudrait donner de mauvaises nouvelles de Fontanes. […] (Il en donne un fragment dans les Nouvelles Méditations.) […] Mais l’âme n’est pas donnée, portée par une facilité.

662. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « La poésie »

Paul Albert, le premier qui nous permette de lire ce qui se professait hier encore dans une salle de la Sorbonne, est le plus propre aussi à donner l’idée de cet enseignement judicieux et vivant, proportionné à son but et de tout point irréprochable. […] Dans l’ode, dans le genre lyrique tout noble et sévère, il a été plus à l’aise, il a pu presque tout dire : il a fait comprendre Pindare, autant qu’il nous est donné de le comprendre aujourd’hui. […] Enfin il pense et il donne à penser ; il apprend et il excite à apprendre. […] Si La Harpe, inaugurant ses cours de littérature au Lycée, vers 1786, devant un auditoire de gens du monde conviés pour la première fois à pareille fête, a donné un signal heureux dont il convient toujours de lui tenir compte ; — si M. […] Dans cette innovation louable et de bonne nature, il était juste que la Faculté de Paris donnât le signal.

663. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre III. De l’étude. »

On peut proposer au génie, de se plaire dans ses propres progrès, au cœur, de se contenter du bien qu’il peut faire aux autres ; mais aucun genre de réflexion ne peut donner du bonheur dans le néant d’une éternelle oisiveté. […] Ce qui importe, c’est de donner à son esprit cette impulsion, de se commander les premiers pas, ils entraînent à tous les autres. […] Soit qu’on lise, soit qu’on écrive, l’esprit fait un travail qui lui donne à chaque instant le sentiment de sa justesse ou de son étendue, et sans qu’aucune réflexion d’amour-propre, se mêle à cette jouissance, elle est réelle, comme le plaisir que trouve l’homme robuste dans l’exercice du corps proportionné à ses forces. […] Comme le jugement qu’on doit porter sur de telles circonstances dépend d’un petit nombre d’idées simples et promptement aperçues, le temps qu’on y donne par-delà, est tout entier rempli par les illusions de l’imagination et du cœur. […] Cet effet naturel de la distraction que donne l’étude, est le plus efficace secours qu’elle puisse apporter à la douleur ; car aucun homme ne saurait vivre à l’aide d’une continuelle suite d’efforts.

664. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre I. Querelle des Anciens et des Modernes »

Mais le progrès du rationalisme ne pouvait être longtemps enrayé, et nous assistons à la fin du siècle à la destruction de l’idéal classique : c’est à cette crise que l’on donne le nom de querelle des anciens et des modernes 446. […] Nous avons parlé plus haut de ces épopées prosaïquement emphatiques, auxquelles le goût précieux avait donné naissance. […] Il multiplia Préfaces et Traités447, et ne se défendit pas sans donner plus d’une atteinte aux poètes anciens. […] Boileau le sentit et donna en 1694 ses neuf premières Réflexions sur Longin, œuvre de mauvaise humeur, d’ironie lourde et brutale, de critique mesquine et puérile. […] Il suffit de lire dans Malebranche451 les mordants chapitres où il malmène les adorateurs de l’antiquité, pour comprendre ce que pouvait donner l’esprit cartésien quand on l’appliquait aux lettres et aux arts452.

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