Quoique chargé à diverses reprises de messages délicats auprès de personnages qui n’avaient pas tous la loyauté chevaleresque, il ne paraît pas que sa pénétration allât au-delà de cet instinct des âges héroïques, où tout se fait de premier mouvement plutôt que par calcul, et où l’on n’a pas à deviner des passions qui se trahissent. […] Joinville, né vers 1223, et élevé à la cour de Provins et de Troyes, alors le séjour des maîtres de la gaie science, dut être touché de ces diverses influences. […] « Il disoient ou païs que le soudanc de Babiloine avoit mainte fois essaie d’ont le flum venoit, et y envoioit gens qui portoient une manière de pains que l’en appelle bequis pour ce qu’il sont cuis par deux foiz et de ce pain vivoient tant que il revenoient arieres au soudanc, et raportôient que il avoient cerchié le flum et que il estoient venus à un grant tertre de roches taillées là ou nulz n’avoit pooir de monter ; de ce tertre cheoit le flum, et leur sembloit que il y eust grant foison d’arbres en la montaigne en haut ; et disoient que il avoient trouvé merveilles de diverses bestes sauvages et de diverses façons, lyons, serpens, oliphans, qui les venoient regarder dessus la rivière de l’yaue, aussi comme il aloient à mont4. » Un esprit superficiel peut décider que c’est là un bien faible progrès, pour être l’ouvrage d’un siècle. […] Le récit, dans certains endroits de ses chroniques, n’a pas été surpassé ; et cette partie de l’art, si difficile pour l’historien moderne, au milieu de tant de faits divers qu’il faut, à la fois, classer, raconter et juger, est l’habitude et comme le tour d’esprit naturel de ce chroniqueur. […] En voici le début « A l’heure que j’ay ceste matiere encommencée, j’aproche quarante cinq ans, et ressemble le cerf ou le noble chevreul lequel ayant tout le jour brouté et pasturé diverses fueilles herbes, et herbettes, les unes cueillies et prises sur les hauts arbres, entre les fleurs et près des fruits, et les autres tirées et cueillies bas, à la terre, parmi les orties et les ronses aguës, ainsi que l’appetit le desiroitet l’adventure le donnoit après qu’iceluy se trouve refectionné, se couche sur l’herbe fresche, et là ronge et rumine, à goust et à saveur, toute sa cueillette et ainsi, sur ce my-chemin ou plus avant de mon aage, je me repose et rassouage sous l’arbre de congnoissance, et ronge et assaveure la pasture de mon temps passé, où je trouve le goust si divers et la viande si amère, que je pren plus de plaisir à parachever le chemin non cognu, par moy, sous l’espoir et fiance de Dieu tout puissant que je ne feroye et fust il possible de retourner le premier chemin et la voye dont j’ay desja achevé le voyage.
Il y a au contraire des chances pour qu’un ouvrage connu, au grand jour, ne modifie point un état d’âme courant, à cause des interprétations diverses et contradictoires qu’elle produit. […] Mais sous ceux-ci demeurent les phénomènes imposés, correspondance idéologique plus ou moins commune aux divers intellects. […] Un philosophe explicateur dirait : un fait divers est un moment d’infini et d’éternité, fonction de toute réalité dans l’infini spatial et temporel, fonction de toute pensée dans l’échelle illimitée des compréhensions ; notre conception d’un fait divers est un échelon entre une infinité d’autres conceptions, symbolisations psychologiques (dont on peut imaginer la hiérarchie) supérieure ou inférieure d’un même concret ; le rêve est l’effort vers les traductions symboliques les plus hautes.
Entré dans l’Université vers 1811, il professa dans divers collèges, et passa bientôt à des fonctions administratives élevées. […] Il lisait constamment dans ces diverses littératures ce qu’il y avait d’ancien, de plus rare ou de plus oublié, et ne se tenait pas moins au courant de ce qui s’y publiait de nouveau.
Bien des récits divers circulent déjà sur cette entrevue, qui s’est prolongée, dit-on, près de trois quarts d’heure, et dont les détails, si la rumeur est vraie, ne manqueraient ni de piquant, ni de nouveauté, ni d’importance. […] Toutefois, au milieu des bruits divers dont nous avons tâché de recueillir ici les plus probables, la discrétion bien concevable du poëte ne nous assure d’autre chose positive que de l’attention constamment bienveillante de son royal interlocuteur.
Les devoirs de la vertu, ce code de principes qui a pour appui le consentement unanime de tous les peuples, reçoit quelques légers changements, par les mœurs et les coutumes des nations diverses ; et quoique les premiers rapports restent les mêmes, le rang de telle ou telle vertu peut varier selon les habitudes et les gouvernements des peuples. […] L’on ne peut se tromper sur ce qui est mauvais, tandis qu’il est impossible de tracer des limites aux diverses combinaisons d’un homme de génie ; il peut suivre des routes entièrement nouvelles, sans manquer cependant son but.