Il y a été prononcé, en sens contraire, des discours pleins d’une haute raison ou d’un ardent patriotisme. […] On ne peut pas interrompre un orateur au milieu de son discours. […] La morale de cette observation, c’est que, pour entendre un discours, il faut écouter. […] Sainte-Beuve, poursuivant au milieu du bruit la lecture de son discours. […] Discours prononcé au Sénat.
On raconte qu’en faut, au sortir du sermon, son plus grand plaisir était de rassembler autour de lui ses condisciples et de leur répéter ou de leur refaire le discours qu’ils venaient d’entendre. […] Les discours de Massillon ont cela de particulier, au point de vue littéraire, qu’ils ne furent jamais imprimés de son vivant ; le seul de ses discours qu’il publia lui-même, et pour lequel il se vit critiqué, fut son Oraison funèbre du prince de Conti en 1709. […] L’innovation de Massillon, venant après Bourdaloue, fut d’introduire le pathétique et un sentiment plus vif et plus présent des passions humaines dans l’économie du discours religieux, et d’attendrir légèrement la parole sacrée sans l’amollir encore. […] L’action, il faut bien se le dire, ne saurait être dans un sermon ce qu’elle est dans les autres genres de discours ; le mouvement ne saurait, sans inconvenance ou sans bizarrerie, y franchir certaines limites qu’il est admirable de savoir toujours atteindre sans jamais les dépasser. […] Languet, archevêque de Sens, au discours de réception du duc de Nivernais qui succéda à Massillon à l’Académie française (séance du 4 février 1743).
Rohan le sentit, et cette mort lui arracha un cri de douleur dont il a consigné l’expression dans le premier de ses discours politiques. Ce qu’on appelle discours politiques de M. de Rohan est un recueil soit de vrais discours tenus dans les assemblées des protestants, soit de mémoires à consulter et d’avis donnés confidemment dans telle ou telle conjoncture, soit d’apologies de sa propre conduite (et il en eut souvent besoin en un temps de partis), soit même de considérations pour lui seul ; car c’était le tour de son esprit d’aimer à raisonner sur les faits et à se rendre compte à lui-même. Ce premier discours semble n’être qu’un épanchement. […] Le fait est que dans les discours, dans les apologies, dans les lettres, dans ce qui se rapproche de la parole vive et parlée (où il devait exceller), le style de Rohan est bien meilleur que dans la narration, qui reste chargée sous sa plume et parfois assez obscure. […] Il y a un endroit du récit où le connétable de Luynes, qui était son allié (ayant épousé sa cousine), lui fait demander une conférence à une lieue de Montauban ; M. de Rohan se fie à lui et nous raconte les détails de l’entrevue ; il nous donne leurs deux discours, celui de Luynes et sa propre réponse.
Un jour son collègue s’étant trouvé mal en chaire après son exorde, Jean-Bon prit sa place immédiatement, et sur le plan même que le collègue venait de tracer, il fit un discours des mieux accueillis. […] Il serait puéril aujourd’hui de venir rechercher minutieusement, dans ces discours de profession ou de circonstance, des contrastes ou de lointains rapports avec le langage qu’il tint depuis lors comme conventionnel et représentant du peuple. […] Un second discours ou sermon « sur la vocation à la liberté et sur les obligations qu’elle impose », prononcé à Montauban le dimanche 9 octobre 1791, jour où la Constitution y fut proclamée, un vrai sermon encore, commençant par Mes frères, et finissant par Amen, nous le montre également dans l’exercice de son ministère pastoral ; et il serait difficile de deviner, en le lisant, ce qui devait éclater le lendemain, ce qui s’était déjà passé la veille. Bien des violences avaient déjà eu lieu en effet, desquelles il paraît par ce discours avoir sincèrement désiré l’effacement et l’oubli. […] Jean-Bon Saint-André, quinze ans après environ, et déjà préfet de Mayence, ayant à prononcer un discours pour la première séance publique de la Société des Sciences et Arts dont on l’avait nommé membre (1804), y disait dans un sentiment de vérité et de modestie qu’il nous faut tout d’abord invoquer à sa décharge : « Citoyens, en paraissant pour la première fois au milieu de vous, étonné de la place que vos bontés m’ont assignée, je me demande à moi-même quels sont mes titres pour l’occuper.
Et, à ce propos, du discours sur l’histoire universelle (suite.) […] Pour tout lecteur instruit des questions, Richard Simon, ce contemporain étouffé de Bossuet, brille dans le Discours sur l’Histoire universelle par son absence. […] Ceux qui ont étudié Bossuet savent combien, dès ses premiers sermons prêchés à Metz, il était préoccupé de cette destruction de Jérusalem et des scènes particulières d’horreur qu’elle présente ; il y insiste de nouveau dans ce Discours, il les étale et les commente, y voyant l’image anticipée du Jugement dernier. […] Ce peut être pour le croyant et le fidèle un trésor de réflexions chrétiennes édifiantes que cette seconde partie du Discours, mais ce n’est plus de l’histoire. […] La troisième partie du Discours sur l’Histoire universelle vient un peu tard.