Il lui tient un discours qu’elle rapporte au long, avec une sorte de complaisance : Ma sœur, la nourriture que nous avons prise ensemble ne nous oblige moins à nous aimer que la proximité… Nous avons été jusques ici naturellement guidés et cela sans aucun dessein et sans que telle union nous apportât aucune utilité que le seul plaisir que nous avions de converser ensemble. […] Elle aimait les beaux discours sur des sujets relevés de philosophie ou de sentiment. […] tâchons de le rehausser en discours, d’en prolonger l’image et le jeu.
« L’amour de Dieu l’embrâsoit, poursuit ce Littérateur moraliste ; tout dans ses Discours respire la piété la plus tendre, la plus vive : je n’en connois point même qui ait ce mérite dans un degré égal, & qui soit plus dévot sans petitesse.
Après avoir enseigné, pendant plus de vingt ans, la Rhétorique, il est étonnant que cet Ecrivain paroisse avoir perdu totalement de vue cette réflexion de Longuin :« Rien n’avilit autant le Discours, que les termes bas & vicieux ; ce sont comme autant de taches & de marques honteuses qui flétrissent l’expression. »
En attendant que cette nouvelle Edition soit publique, je vais transcrire ici une Note du Discours Préliminaire, capable seule de ramener à la justice & à la vérité, les Esprits que l’Auteur du prétendu Problême auroit pu tromper. […] C'est le même Ecclésiastique de qui j'ai eu occasion de parler, dans une Note du Discours préliminaire de la quatrieme Edition des Trois Siecles, pag. 49. […] Quand le Discours de M. […] lisez les dernieres pages du Discours préliminaire de la quatrieme Edition* des Trois Siecles, les Articles Condorcet & Helvétius, ainsi que les Lettres qui terminent le quatrieme volume. […] Quand l'Accusé confondroit vos discours, La plaie est faite, & quoiqu'il en guérisse, On en verra du moins la cicatrice.
« Quoi de plus sot, dit-il, que de discourir sur le discours, puisque le discours lui-même n’évite d’être sot qu’en devenant nécessaire1 ! » Que diraient les mânes de Crassus, s’ils nous entendaient discourir aujourd’hui, non pas sur le discours seulement, mais sur la critique du discours ? […] Rien de plus funeste aux arts que ces juges moroses, ternes d’idées, secs de langage, ennemis jurés de tout enthousiasme, vraies haches de nos discours, tristes Phocions, quoique souvent sans Démosthènes.