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1617. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

C’est ce que fait Boufflers : « Je parie pour l’esprit. » Nous disions que l’esprit consiste souvent à prolonger l’idée d’un interlocuteur jusqu’au point où il exprimerait le contraire de sa pensée et où il viendrait se faire prendre lui-même, pour ainsi dire, au piège de son discours.

1618. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Il note les émotions comme elles viennent, violemment, puisqu’elles sont violentes, et que, l’occupant tout entier, elles lui bouchent les oreilles contre les réclamations du bon style et du discours régulier.

1619. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

Lorsque avec des stimulants aussi vifs, aussi puissants qu’auraient dû l’être ses triomphes rétrospectifs, on ne réussit à écrire, en cinq ans, que Louison et le discours de réception à l’Académie française, c’est que l’on n’a plus rien dans le cerveau, ou que l’on tient à justifier le mot cruel de Henri Heine : — « C’est un jeune homme d’un bien beau passé !  […] Cousin, malgré les chagrins que lui causent la Fronde et ses héros, s’est passionné pour l’époque qui précède cette date fatale, et qui comprend Rocroy, Lens, Nordlingen, le Discours sur la Méthode, les Provinciales, le Cid, Horace, Cinna. […] « La grande cause du progrès intellectuel, nous dit-il, peut bien être exposée à des revers passagers, mais son triomphe est certain, car il est l’inévitable loi de la civilisation du monde. » Et il reprend sans trouble le fil de ses discours : sérénité précieuse, qui ressemble presque à de l’impénitence ! […] Je n’étonnerai personne en affirmant que les discours purement académiques de M. Mignet, son discours de réception et ses réponses à MM. 

1620. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Elles ne sont pas un discours comme le nôtre, mais un chant grave, dont le rythme se déploie, se répète et s’infléchit autour de la pensée qu’il porte, comme une procession athénienne autour de l’image sacrée qu’elle conduit. […] Si quelque jeune architecte, employé par Ictinus et élevé par le Socrate des Dialogues, eût voulu expliquer l’ensemble et les détails de son art, c’est avec cette minutie, cette justesse et cette dextérité qu’il eût tissé la trame de son discours. […] Grave, digne, posé dans sa cravate, quand il faisait une visite académique ou improvisait un discours public, ses façons étaient irréprochables ; cependant, en sourdine, la serinette d’arrière-plan jouait un air comique qui tournait en ridicule l’orateur et les auditeurs. […] Louis de Loménie Discours de réception prononcé à l’Académie française le 15 janvier 1880. […] À vingt-quatre ans, le salon où l’on va tous les huit jours est la dernière et suprême école : on y forme son idée des hommes et de la vie, et on la forme d’après les exemples qu’on y trouve encore plus que d’après les discours qu’on y entend. — Recommandé par son œuvre et présenté par M. de Chateaubriand, M. de Loménie avait été accueilli de très bonne heure à l’Abbaye-au-Bois, et il en devint bientôt l’un des hôtes les plus intimes.

1621. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Comme une image réfléchie, comme un écho, comme un éblouissement ou le vertige de la danse, comme un songe, comme un discours vain et futile, comme la magie et le mirage, elles sont remplies de fausseté ; elles sont vides comme l’écume et la bulle d’eau. » A ses yeux, le vide apparaît partout : « Tout phénomène est vide, toute substance est vide, en dehors il n’y a que le vide… Le mal, c’est l’existence. […] Il lui avait demandé sa collaboration pour la publication d’une bible française avec des discours. […] Plus tard, un écrivain peu connu, dont on retrouve un discours couronné par l’académie des jeux floraux, dans un recueil intitulé les Annales romantiques, et qui comprend les années 1826, 1827 et 1828, M. de Servière, s’exprimait ainsi : « Il n’est pas douteux que le genre romantique, ne doive entrer aujourd’hui dans toute la littérature, et y apporter une source de richesses poétiques : les tableaux de la nature animés du souffle de Dieu, et la peinture de tant d’affections nouvelles ; cette inquiétude secrète de l’homme, cet instinct mélancolique qui le met en rapport avec les scènes de la nature ; ce mystère plein d’attraits, ce vague où l’âme se complaît, qui est comme l’absence de sensations, et qui pourtant est une sensation délicieuse. » Une autorité plus haute et plus incontestable vient s’ajouter à ces témoignages. […] Villemain, nous a laissé le tableau de ces bonnes fortunes. « Rien n’égalait, dit-il, le tressaillement d’admiration, la flatterie sincère dont il était entouré, lorsque le soir, dans un salon de cent personnes, au milieu des plus gracieux visages et des plus éclatantes parures, dans l’intervalle des félicitations ou des allusions jetées à quelques députés présents, sur leurs discours de la veille ou du matin, lui bien jeune et reconnaissable entre tous, debout, la tête inclinée avec grâce, d’une voix mélodieuse que nul débat n’avait encore fatiguée, récitait le Doute, l’Isolement, le Lac, ces premiers nés de son génie, ces chants qu’on n’avait nulle part entendus et que la langue française n’oubliera jamais. […] Les discours prenaient une allure plus ou moins capricieuse, et on arrivait à une sorte de surexcitation désordonnée ; mais, pour obéir au goût prétentieux de l’époque, il fallait donner à ces parties de jeunesse un caractère solennel ; on les appelait des orgies, on y jouait la comédie de l’ironie et du désenchantement, et on se donnait des airs sataniques.

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