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330. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 461-462

Retire-toi, impie, car les Dieux sauveurs gardent mes cendres. » Il n’en a pas fallu davantage pour faire, sur des preuves très-légeres, de ce Chindonax, un Prince des Vacies, des Druides, des Celtes, des Dijonnois, & pour amener un Traité de la Sainteté, de la Religion, des diverses cérémonies observées aux anciennes sépultures.

331. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Drouais, Roslin, Valade, etc »

Et toujours Mars, Vénus, Minerve, Jupiter, Hébé, Junon ; sans les dieux du paganisme, ces gens-là ne sauraient que faire.

332. (1757) Réflexions sur le goût

La logique froide et lente des esprits tranquilles n’est pas celle des âmes vivement agitées : comme elles dédaignent de s’arrêter sur des sentiments vulgaires, elles sous-entendent plus qu’elles n’expriment, elles s’élancent tout d’un coup aux sentiments extrêmes ; semblables à ce dieu d’Homère, qui fait trois pas et qui arrive au quatrième. […] Tout ce qui appartient non seulement à notre manière de concevoir, mais encore à notre manière de sentir, est le vrai domaine de la philosophie : il serait aussi déraisonnable de la reléguer dans les cieux et de la restreindre au système du monde, que de vouloir borner la poésie à ne parler que des dieux et de l’amour.

333. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »

Religieuse envers et contre toutes les philosophies qui l’ont dépravée, la sienne est tellement altérée de la soif du dieu personnel, appelé par lui le dieu inconnu, qu’il en fait incessamment bomber l’idée concrétisée sur le fond voyant de son panthéisme oublié.

334. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Ici, nous verrons les forces de la nature, incarnées dans les dieux, dans les géants et dans les nains, lutter entre elles et, tour à tour victorieuses ou défaites, s’anéantir enfin au profit d’une autre force plus récemment surgie, au profit de l’homme triomphant. […] Il faudra qu’ils choisissent entre l’Or, symboIe du pouvoir, et la Beauté, symbole de l’amour, ces dieux, ces géants, ces nains. Tous feront, le mauvais choix, et les dieux plus coupables parce qu’ils auront été moins instinctifs, ne pourront être rachetés que par les héros qu’ils engendreront. Cette idée : le dieu coupable sauvé par l’homme innocent, est certainement une des plus hardies et des plus hautes que l’esprit puisse concevoir. […] Wotan s’éteindra dans l’inexorable crépuscule, malgré Siegmund mort pour lui, malgré Siegfried assassiné à cause de lui ; et la walkyrie Brünehilde, la déesse devenue femme, la divinité devenue humanité, terrible sur son cheval dont les grandes ailes palpitent comme des flammes blanches sur les flammes du bûcher, proclamera la fin des dieux engloutis dans l’abîme de leur faute, et la gloire enfin de l’homme extasié dans l’amour.

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