L’Iliade seule, en nous donnant la mesure de l’intelligence d’Homère, devient pour tous les hommes le plus haut degré proportionnel de la grandeur de leur génie. […] Ce fut là le dernier et le plus haut degré de la narration imitative. […] Il n’a pas gravi les degrés escarpés et presque inaccessibles du Parnasse ; il mène le poète, comme Quintilien conduit l’orateur, à travers les vallons agréables et les fontaines, sources éternelles de l’innocente ivresse des muses. […] Les étrangers seuls, parmi les modernes, parvinrent à ce degré dans leurs compositions hardies, mais informes et désordonnées : au contraire le goût français, trop timide, mais réglé, refroidit chez nous les actions tragiques ; et les parallèles que nous en offrirons, vous convaincront de cette vérité. […] N’étant inférieur à rien d’élevé, son esprit saisit le dessus des choses, et son regard plongea d’en haut jusqu’aux derniers degrés où s’abaissent les vices qu’il voulut offrir au mépris de la multitude.
La conformation de son corps fait que sa respiration est un langage ; le rythme de sa poitrine dit l’état de son âme et les degrés de son émotion. […] On accorde ici à ce mot un sens étendu, staprum ayant en latin de casuiste le sens de fornication, degré ou de force, avec une vierge. […] Elle ne comporte aucun degré. […] Dans toutes les familles, quel que soit le degré de la foi, la morale est la même, parce que la jeune fille est là, toujours la même, morale vivante et gardienne aux grands yeux clairs. […] Persuadée d’avoir atteint le plus haut degré d’instruction qui soit permis aux femmes, elle n’est pas sans vanité intellectuelle.
On chercherait en vain l’homme ou l’œuvre qui représentent à un degré suffisant et sous une forme assez spécifique l’ensemble de ce qu’on s’est habitué à mettre sous le vocable de romantisme, pour pouvoir en être choisis comme les typiques substituts et les irrécusables symboles. […] Et au degré, dirai-je, le plus fou. […] Entre ce régime d’idéale sévérité a la Platon et son extrême contraire, je veux dire la reconnaissance aux poètes d’une sorte de magistère et de sacerdoce, il y a un milieu et bien des degrés. […] Les poètes et artistes, s’inspirant moins à la source de toute vie et de toute création, déchurent du premier rang où ils siégeaient dans la personne de Dante, et la plupart finirent par retomber a ce sixième degré où Platon les avait relégués au bas de l’échelle des âmes, un peu au-dessus des ouvriers et des laboureurs. […] Ces courants nouveaux, déchaînés autour de lui, n’ont pas entamé au moindre degré sa forte sécheresse.
Ses conceptions furent plus sages que hardies : il n’entraîna point l’admiration ; mais il soutint toujours l’estime au même degré, dans les camps et dans le sénat, au milieu des affaires et dans la solitude. […] Des procédés, des instruments nouveaux, ont sans doute porté les sciences modernes à un degré qu’elles ne pouvaient atteindre autrefois. […] C’est que Satan déchiré par l’orgueil et le remords, par les sentiments opposés de sa misère présente et de son antique gloire, a précisément, et même à un plus haut degré, toutes les passions des Dieux de la mythologie. […] Mais du moins les hommes, tout ingrats qu’ils sont, avaient confessé leur nullité dans ces grandes rencontres de la vie, puisqu’ils les avaient abandonnées à la religion, seul véritable secours au dernier degré du malheur. […] Les mœurs, en gardant leur dignité, devinrent alors moins graves et moins fières : on y mit par degrés plus de décence que de franchise, et plus de noblesse que d’énergie.
En effet, à quel haut degré de perfection n’auroient-ils pas porté nos découvertes, utiles ou agréables, si elles cussent été faites de leur temps ? […] Les Lettres, sous le règne de Louis XIV, parvinrent au plus haut degré de splendeur, & la nature parut prendre plaisir à s’épuiser, pour rendre le siècle de ce Monarque un des plus célèbres de l’Histoire. […] C’est le Peintre du cœur, le Poëte de toutes les ames sensibles, qui, dans ses ouvrages, a porté la langue Françoise au dernier degré de perfection & de pureté. […] Mais, malgré le mérite de ce nouveau genre, quand même on le porteroit au plus haut degré de perfection, il sera toujours infiniment au-dessous de celui de la bonne Comédie.