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911. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Il se développe sur une ample surface ; une idée le compose. […] S’il montre comment se développent les lois de l’histoire, il laisse aussi intervenir la déconcertante nouveauté de l’imprévu. […] Le cerveau humain ne pouvant plus absorber l’immense majorité des faits acquis par les sciences, ne pourra plus généraliser, c’est-à-dire s’étendre et se développer. […] D’autres âmes, et qui nous intéressent davantage, sont analogues à une belle plante qui s’est développée librement et qui a bien fleuri. […] L’Iliade s’est ainsi développée.

912. (1940) Quatre études pp. -154

Dans les mêmes thèmes poétiques, développés à peu près aux mêmes époques en France ou en Angleterre, en Italie ou en Allemagne, n’est-il pas possible de distinguer des différences irréductibles, qui viennent de psychologies nationales obstinément vivaces ? […] Quelle que soit son origine, le fait est là, si souvent noté, lui aussi, qu’on nous dispensera de le développer plus longuement. […] Il se développe à mes yeux ! […] Il jurait par Locke et par Condillac, mais il développait leur philosophie à l’usage des gens du monde, et il ajoutait des considérations de son cru. […] Ami de Condillac, au point qu’on ne sait pas au juste lequel des deux a imaginé la statue qui se développait dans la mesure où chaque sens successif apparaissait en elle, il a pu lire dans ses pages comment Locke n’avait pas suffisamment marqué l’importance de l’inquiétude dans notre vie psychologique.

913. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — [Introduction] » pp. 132-142

Le Clerc, était au complet, et chacun des maîtres a tour à tour adressé au candidat, déjà maître lui-même, des objections ou remarques qui le plus souvent n’étaient pour lui que l’occasion de réponses développées et accueillies avec éloge.

914. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) «  Poésies inédites de Mme Desbordes-Valmore  » pp. 405-416

La seconde fille de Mme Desbordes-Valmore, poète également si l’on peut appeler de ce nom la sensibilité elle-même, avait plutôt en elle la faculté de souffrir de sa mère, cette faculté isolée, développée encore et aiguisée à un degré effrayant ; pauvre enfant inquiet, irritable, malade sans cause visible, elle se consumait, elle se mourait lentement, et par cela seul qu’elle se croyait moins regardée et favorisée, moins aimée ; devenue l’objet d’une sollicitude continuelle et sans partage (car elle était restée seule au nid maternel), rien ne pouvait la rassurer ni apprivoiser sa crainte, et la plus tendre chanson de sa mère ne faisait que bercer son tourment sans jamais réussir à l’apaiser ni à l’endormir : Inès Je ne dis rien de toi, toi la plus enfermée.

915. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jean (1849-1926) »

Richepin est d’abord un très grand rhétoricien, un surprenant écrivain en vers, tout nourri de la moelle des classiques, qui sait suivre et développer une idée, et qui sait écrire, quand il le veut, dans la langue de Villon, de Régnier et de Regnard, et dans d’autres langues encore.

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