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51. (1886) De la littérature comparée

L’enseignement de la littérature — tout le monde, je crois, sera d’accord sur ce point — est inséparable de la critique littéraire. […] On a beaucoup discuté, ces dernières années, si la critique littéraire est un art ou une science. […] L’évolution de la critique moderne est intimement liée à l’idée générale qu’on s’est faite de la littérature et de son idéal. […] Seule, la sympathie critique peut nous faire comprendre combien ces variations, de forme ont peu d’importance. […] « Mais ce n’est là, continue le critique anglais, qu’un exemple choisi parmi une foule d’autres exemples analogues.

52. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

… Les éditeurs ne sont pas des critiques. […] Joli problème à résoudre pour la Critique. […] Il eut la critique inventive. […] Il n’était vraiment capable d’invention qu’en critique, — et encore non pas en critique générale, mais en critique appliquée. […] Et le critique ?

53. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « SAINTE-BEUVE CHRONIQUEUR » pp. -

Pons, comme d’un temps qui marquait dans sa critique, et dans lequel il avait mis aussi tout son aiguillon, ainsi qu’il l’a dit ailleurs de ses Poésies. « En France, ajoutait-il, on n’a que ma critique écrite de ce temps-là, c’est-à-dire celle dans laquelle je ne pouvais dire tout ce que je pensais sur les productions littéraires du moment. Un critique est toujours tenu à de certaines réserves, quand il parle de gens qu’il connaît, — avec lesquels il peut se rencontrer tous les jours dans le monde ; il y a des convenances obligées. […] Il n’y a de critique vive et vraie qu’à ce prix. » 3. […] Les gens de Lettres pensent de même sur la critique littéraire ; ils n’osent pas proposer de la proscrire entièrement, mais leur délicatesse sur cet article est si grande, que, si l’on y avait tout l’égard qu’ils désirent, on réduirait la critique à rien. » — Il paraît que les auteurs du temps de Malesherbes avaient recours à la censure, quand ils voulaient se venger d’un critique. […] Je ne sais quel journal traitait dernièrement de crétin (on hésite à le répéter) l’un des maîtres de la critique moderne.

54. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Préface » pp. 1-3

Comment venir parler à ce public si nombreux, si divers, pure littérature et pure critique ? […] Il y avait longtemps que je demandais qu’une occasion se présentât à moi d’être critique, tout à fait critique comme je l’entends, avec ce que l’âge et l’expérience m’avaient donné de plus mûr et aussi peut-être de plus hardi. Je me mis donc à faire pour la première fois de la critique nette et franche, à la faire en plein jour, en rase campagne. […] Au Globe d’abord, et ensuite à la Revue de Paris, sous la Restauration, jeune et débutant, je fis de la critique polémique, volontiers agressive, entreprenante du moins, de la critique d’invasion. […] Cette critique pourtant avait, comme telle, un défaut : elle ne concluait pas.

55. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Jules Janin » pp. 137-154

Et c’est pour l’honneur seul de la Critique que je dis cela et que je veux le montrer aujourd’hui. […] Jules Janin, de nature, était presque le contraire de ce qu’il faut entendre pour être un critique. […] y a-t-il réellement un critique dans tout cela ? […] Cuvillier-Fleury, qui se croit dans sa spécialité quand il parle de la Critique en disant : le Roi de la Critique ! […] Mais, je l’ai dit, il n’était pas un critique, si ce n’est pour M. 

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