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105. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Corneille, et le cardinal de Richelieu. » pp. 237-252

La cour & la ville ne se lassoient point de la voir représenter. […] Ce courage dans Rotrou lui fait d’autant plus d’honneur, qu’étant pauvre & grand joueur, il avoit besoin des graces de la cour. […] La reine pourtant, les princesses, & les plus vertueuses dames de la cour, l’ont reçue & caressée en fille d’honneur. » Je ne vous crains ni ne vous aime , disoit encore Corneille à Scudéri. […] L’auteur s’y donne pour un homme de grande considération dans le monde, fêté dans les meilleures compagnies, tenant à la cour par sa naissance, & connu de l’univers entier par ses poësies. […] A la première représentation des Horaces, le bruit courut que le cardinal & deux autres personnes accréditées de la cour sollicitoient une critique plus sanglante que-celle du Cid.

106. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

de Racine, disait Spanheim, a passé du théâtre à la Cour, où il est devenu habile courtisan, dévot même. […] Pour un homme venu de rien, il a pris aisément les manières de la Cour. […] C’est le savant de la Cour. […] Tout Paris prend grande part à son danger comme toute la Cour ; et tout le monde souhaite passionnément sa conservation105. […] Or voici un de ces petits faits, — bien petits, — dans lesquels on voit Racine s’appliquer à faire sa cour et s’ingénier à ne rien laisser passer qui pût déplaire.

107. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Despréaux, avec le plus grand nombre des écrivains de son temps. » pp. 307-333

La cour le combla d’honneurs & de pensions. […] Outre ce livre, il avoit donné son Histoire amoureuse des Gaules, ce tableau trop ressemblant des intrigues & des foiblesses des principales personnes de la cour. […] La fortune le trahit encore dans une autre occasion ; il perdit une pension de deux mille livres qu’il avoit de la cour, & fut mis à la Bastille pour s’être diverti sur le compte des RR. PP. capucins, dans une gazette en vers qui servoit d’amusement à toute la cour. […] Cette seule plaisanterie empêcha l’abbé Cassaigne de prêcher à la cour un carême pour lequel il avoit été nommé.

108. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

Quand je dis servir le roi, je n’entends pas, comme vous pensez bien, une charge à la Cour, car sur cet article je n’ai pas plus de projet que d’espérance. […] Le roi m’a donné pour mes étrennes, mon cher confrère, le premier de tous les biens, la liberté, et la permission de lui faire ma cour, qui est le plus précieux et le plus cher de tous pour un Français comblé des bienfaits de son maître. […] Les plus anciens à la Cour m’ont servi avec amitié ; de sorte que mon cœur est fort à son aise, et que je n’ai jamais pu espérer une position plus agréable, plus libre et plus honorable. […] Bernis, à part de rares instants où il eut à prendre l’initiative, dut se borner à assister l’Espagne, qui exigeait impérieusement du pape la suppression de cette société ; mais, en assistant l’ambassadeur d’Espagne, il s’efforça souvent de modérer l’âpreté de sommation de cette cour et d’écarter toute voie d’intimidation sur le pontife, au risque de se compromettre lui-même et de paraître tiède à ses alliés. […] Il subsistait, depuis la suppression de ses traitements en France, d’une pension que lui faisait la cour d’Espagne.

109. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

Elle a été l’amusement favori des élites à qui la cour et les salons ont servi de centres. […] La cour, les ruelles, les salons, par qui cette action s’exerce, sont toujours le rendez-vous d’une société triée ; aristocratie de naissance, aristocratie de fortune, aristocratie de talent s’y rencontrent et y fraternisent. […] Puis le ton général : aucune familiarité ; point de scènes comiques où la dignité des grands de la terre pourrait se trouver compromise ; l’étiquette règne sur la scène comme à la cour. […] L’homme de cour triomphe et l’esprit régnant s’incarne, comme toujours, en un type significatif. […] Il importe de savoir s’il y a une cour et quel est le ton donné par elle.

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