/ 2227
554. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — I. » pp. 381-397

Et je suis un vieil homme et faible de corps et infirme, partant j’aurais dorénavant besoin de me reposer ; mais je ne vois, pour le moment, aucun homme parmi nous qui, plus que moi, sût vous conduire ni guerroyer. […] Il cria aux siens qu’ils le missent vitement à terre, ou sinon qu’il ferait justice de leurs corps. […] Ce vieillard, avec sa colère, avec sa rude menace aux siens de faire justice de leurs corps s’ils ne le mettent en plein péril, est beau et sublime de ton comme le Cid vieilli ; il est beau comme le jeune Condé à Rocroi jetant son bâton dans les rangs ennemis : lui, il fait mettre en avant le gonfanon de Saint-Marc et le compromet hardiment pour forcer les siens à la victoire.

555. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — I. » pp. 91-108

« Vous faites, mon cher ami, l’arrière-garde de la belle littérature française, et il faut que vous ayez été aussi paresseux de corps que peu paresseux d’esprit pour n’avoir pas été de l’Académie. […] M. de Meilhan résolut de se mesurer corps à corps avec lui et de le réfuter sur le chapitre du luxe.

556. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française à l’étranger pendant le xviiie  siècle, par M. A. Sayous » pp. 130-145

Il y a un corps d’hommes choisis entre tous les gens d’esprit, entre les plus fameux écrivains de la nation, et qui en prend même le nom comme par excellence, un corps voué à la pureté du discours et à l’éloquence, et qui, par sa supériorité d’esprit, impose aux autres et les règle. Chacun d’eux, lorsqu’il est reçu dans ce corps, prononce un discours comme pour montrer de nouveau et de vive voix qu’il est digne du choix qu’on a fait en sa personne, et ce discours qui servira de modèle à d’autres, et qui montre sur quoi principalement un orateur a bonne grâce de s’exercer, doit contenir des éloges, des éloges donnés aux vivants et aux morts.

557. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps. Par M. Guizot. »

L’organisme des sociétés ressemble fort à celui du corps humain. […] Ce qui n’a pas trouvé d’issue au dehors lui fait coup de sang au dedans ; il a des abcès par tout le corps. […] Je la formulerai, si l’on veut, par un aphorisme : En tout corps organisé une perturbation violente se traite utilement par une perturbation en sens contraire.

558. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine. (suite et fin.) »

On ne peut découvrir quelle est la source d’un abcès qu’il a dans le corps, si elle est au concave ou au convexe du foie, ou dans sa région ; il se vide bien, et ce qui en sort est bien conditionné. […] Racine : je les tire d’une lettre que m’a écrite une personne qui se trouva au petit discours que fit l’ecclésiastique de Saint-Sulpice qui avait accompagné le corps et qui le présenta, et à la réponse que fît le confesseur de la maison, nommé M.  […] Je n’étais arrivé là qu’environ une heure après le corps, avec le fils qui avait eu à s’arrêter à Versailles. » Dans cette même lettre, les bontés de Louis XIV pour la famille Racine nous sont confirmées par le menu : « Depuis quelques jours le roi a accordé au fils une pension de mille francs (sic) et autant à la veuve pour elle et ses enfants encore en bas âge.

/ 2227