Gœthe, très au fait de cette partie de notre littérature, a dit, à ce propos, avec bien de la justesse : « Jamais Piron ne put démentir sa nature indisciplinée ; ses vives saillies, ses épigrammes mordantes, l’esprit et la gaîté qui toujours étaient à ses ordres, lui donnèrent une telle valeur aux yeux de ses contemporains qu’il put, sans paraître ridicule, se comparer à Voltaire, qui lui était pourtant si supérieur, et se poser, non pas seulement comme son adversaire, mais comme son rival. » Et les premiers traducteurs de Gœthe, renchérissant sur sa pensée et jaloux de la compléter, ajoutent assez spirituellement et par une image qu’il n’eût point démentie : « Comme il était le Voltaire du moment, on l’excusait de se mettre en parallèle avec le Voltaire des siècles. […] Le parallèle entre Voltaire et Piron était donc à l’ordre du jour parmi les contemporains, mais dans la petite littérature seulement. […] L’Étude qu’on va lire a paru d’abord dans la Revue contemporaine du 31 octobre 1864 ; elle a été reproduite en tête d’une édition des Œuvres choisies de Piron, publiée chez MM.
On connaissait l’homme, le poète, le personnage vivant, par Racan et par les contemporains qui en ont écrit, qui avaient recueilli ses mots, ses apophtegmes : maintenant on a découvert les contrats de mariage, les actes mortuaires, les procès, etc. ; tout cela se complète ; la jeunesse pourtant n’y brille pas. […] Avec Malherbe, l’Ode reprise plus nettement, à moins de frais, moins chargée, plus dégagée et plus aisée dans son tour noble, ayant même son charme, tellement qu’un de ses contemporains, qui n’était pas de son école, a pu dire : La douceur de Malherbe ou l’ardeur de Ronsard ; cette Ode, plus à la latine, plus à la française, offre de grandes beautés. […] Rendre justice aux adversaires, se souvenir qu’ils sont des Français lorsqu’eux-mêmes l’oublient, les admirer pour leur vertu égarée, désespérée, parler de clémence au moment où il ne s’agit que de frapper, ce n’est le fait ni d’un soldat, ni d’un poëte, ni même, je le dirai, d’un contemporain.
Ils en trouvent, et il n’y a rien là d’étonnant : les caractères que veut tracer un grand écrivain sont presque toujours en germes chez des auteurs précédents ou contemporains qui n’ont pas son génie et ne savent que les esquisser. […] Zola, qu’il n’y a aucune raison d’employer une périphrase pour désigner une chose, tandis qu’on a le mot propre sous la main ; nous verrons que Shakespeare et ses contemporains : Ben-Johnson, Fletscher, Marlowe, ne reculaient devant aucune crudité de langage, devant aucune observation humaine, quelque cruelle et amère qu’elle fût ; nous les verrons et Molière avec eux rechercher et mettre en évidence la cause des mauvais penchants : ce qui est tout le procédé naturaliste Seulement, Rabelais, Shakespeare, Molière étaient des faits isolés dans leur époque. Leurs contemporains, qui n’employaient leur gros langage que par grossièreté, n’avaient pas la science physiologique que l’on possède aujourd’hui, et qui permet d’étudier les influences physiques que subit l’homme moral ; les maîtres seuls avaient le génie, qui tient lieu de tout.
Il y a une morale imposée par les bourgeois contemporains, à laquelle il faut se soumettre. […] Il ne s’agit pas seulement d’avoir des ailes, il faut de l’air… Je ne me sens plus contemporain… Oui, en 1830, c’était superbe, mais j’étais trop jeune de deux ou trois ans. […] Mon frère et moi, avons cherché à représenter nos contemporains en leur humanité, avons cherché surtout à rendre leur conversation dans leur vérité pittoresque.
mes contemporains, comme ils défilent ! […] Parmi ces lettres des contemporains amants ou amoureux de la femme, il y a tout un volume de lettres de Charles Hugo, de lettres très intéressantes, de lettres très belles, au moment, où Ozy, courtisée par le vieil Hugo, est prête à lui céder, et où le fils lui écrit, qu’il ne veut pas partager cet incestueux commerce, et qu’il se retire, le cœur déchiré. […] Vendredi 29 décembre Léon a fait, dans son nouveau volume, une satire des médecins contemporains, quelque chose comme les pérégrinations d’un Gulliver, dans le monde médical.