Sully-Prudhomme, est un examen de conscience philosophique. […] En d’autres termes, ce Tout a-t-il conscience de lui-même ? […] Alors il n’a pas conscience du Tout, autrement dit, il n’a pas conscience de lui. […] Alors il a conscience de lui d’une façon qui n’est pas celle dont nous avons conscience de nous-mêmes, et, par conséquent, d’une façon qui ne nous est pas intelligible. […] Il en donne deux : la conscience religieuse et la contagion artistique. 1º Un ouvrage est-il d’accord avec la conscience religieuse ?
Elle projette, dans les ténèbres de la conscience, de troublantes et fascinantes lueurs. […] la main sur la conscience, est-ce qu’un braconnier pourrait, lui, dépenser deux cent mille francs à nourrir, dans une chasse, des faisans ? […] … Comment n’ont-ils pas, une seule minute, conscience de la besogne qu’ils font, et si exceptionnellement déshonorante et infâme ? […] Je l’aime, car je lui dois de savoir un peu plus exactement aujourd’hui ce que c’est que l’idéal d’un berger des consciences et d’un éducateur des foules. […] Vous n’en avez même pas conscience.
J’aime mieux qu’elle soit sur sa conscience que sur la mienne. […] Se raconter, c’est se morceler, c’est mettre dans son œuvre la seule partie de soi-même que l’on connaisse, celle qui arrive à la conscience, et non pas même à la franche conscience individuelle, mais à une conscience toute sociale, adultérée par le conformisme, la vanité et le mensonge. […] Et le roman ne laisse pas cette conscience tout à fait injustifiée. […] Elle est toute en tension, en application, en conscience lucide, méticuleuse et défiante. […] Œuvre de conscience, les romans de Flaubert semblent mieux prendre leur place naturelle quand plus de conscience les éclaire et les approfondit.
Or convient-il maintenant, par scrupule excessif et par tendresse plus que délicate de conscience, de respecter leur zèle violent et de les laisser faire, parce qu’ils sont peut-être convaincus et qu’ils argumentent assez bien du droit ?
Victor Hugo … Paul Meurice, un esprit lumineux et fier, un des plus nobles hommes de notre temps… De nos jours, l’écrivain doit être au besoin un combattant ; malheur au talent à travers lequel on ne voit pas une conscience !