Lamartine avait conscience de cette dualité. […] Il aime mieux attendre la mort au Jardin… Point de conscience. […] Ils semblent pourtant avoir nettement eu conscience de l’objet à atteindre. […] Mais lui-même, n’en a-t-il pas conscience ? […] Il est, dans l’Art, notre conscience vivante, le Maître difficile qu’on rêve de contenter
Mais la conscience qu’ils ont d’eux-mêmes met entre eux et lui un abîme. […] « Conscience ! […] Entre l’atonie et l’extase, il n’y a pas pour lui d’états de conscience. […] Sa conscience morale prend à charge le sentiment que son cœur ne soutient plus. […] Il est, pour un monde pourri et de la putréfaction duquel il subsiste, la révélation bien inattendue de la conscience.
Liberté chez vous, inviolabilité de chacun, répression d’un seul par tous quand un seul veut se substituer par ambition au droit de tous : tel est le droit public, Grotius, Pufendorf, Burlamaqui, l’ont rédigé ; mais il est écrit mieux encore dans le bon sens et dans la conscience, ces deux législations divines de la civilisation. […] Cette diplomatie, qui troque des provinces et qui solde les différences avec les dépouilles d’un tiers sacrifié à la convenance de deux contractants, manque d’honnêteté, et par conséquent de cette probité en plein jour qui fait la sûreté des contrats, parce qu’elle fait la conscience des nations. […] Cette annexion de la Belgique catholique à une royauté étrangère et protestante blessait l’orgueil et la conscience des Belges. […] Je puis attester que le vétéran de la diplomatie avait la conscience de l’œuvre honnête qu’il accomplissait, et j’ajoute, la joie intime de la conscience satisfaite. […] Les pieux ministres du repentir et de la réconciliation suprême attendaient, dans un appartement de son palais, l’heure d’être appelés au chevet du mourant ; lui-même, il épiait pour ainsi dire son dernier soupir, ne voulant ni avancer ni reculer d’une minute la signature de son traité de conscience avec ce monde et avec l’éternité ; ultimatum des vivants et des morts, sur lequel il ne voulait pas avoir à revenir.
Si l’individu en a pleine conscience, si la frange d’intuition qui entoure son intelligence s’élargit assez pour s’appliquer tout le long de son objet, c’est la vie mystique. […] Nous devrons aller à la recherche de ce fond de sociabilité, et aussi d’insociabilité, qui apparaîtrait à notre conscience si la société constituée n’avait mis en nous les habitudes et dispositions qui nous adaptent à elle. […] Refoulé, impuissant, il demeure pourtant dans les profondeurs de la conscience. […] Mais il résulte de là qu’il doit y avoir, soit dans le corps, soit dans la conscience qu’il limite, des dispositifs spéciaux dont la fonction est d’écarter de la perception humaine les objets soustraits par leur nature à l’action de l’homme. […] Et ils en sont convaincus parce qu’ils jugent incontestable, définitivement prouvée, une certaine relation entre l’organisme et la conscience, entre le corps et l’esprit.
Je voudrais, dans ce rapide exposé et dans l’appréciation des faits principaux, ne choquer aucun sentiment vrai, généreux, ne méconnaître aucun des titres de la conscience humaine ; et pourtant j’ai à maintenir la ligne qui reste la plus droite, la seule française, celle du large et royal chemin. […] Il croyait avoir au fond de sa conscience (ce sont là les sophismes de l’esprit de faction) de quoi se relever de l’engagement qu’il venait de prendre, et de quoi s’absoudre en dernier ressort. […] Gardons-nous d’oublier que ceux qui n’ont pas réussi ont contre eux bien des apparences et des commencements équivoques qui auraient un tout autre air moyennant une autre issue : un rayon de soleil tombant à propos change bien les aspects. « Mais pour ce que les histoires, dit quelque part Rohan, ne se font que par les victorieux, nous ne voyons ordinairement d’estimes que les enfants de la fortune. » Tout cela est vrai ; et toutefois c’est bien Richelieu qui dans cette lutte a raison, et qui a la conscience de la grande cause qu’il sert, de la noble monarchie qu’il continue, et de la France incomparable qu’il achève. […] La conscience des vaincus pourtant, quand il y a en jeu des sentiments sincères et de vraies croyances, et aussi une portion de droit engagée, a ses forces secrètes, ses ressorts profonds, invincibles, et dont il ne faut parler qu’avec respect.