Nous nous croyions, nous autres auteurs, peu habitués à ce bruit flatteur et caressant, revenus à cet âge d’argent où la critique était juste, parlait selon sa conscience, écrivait selon sa pensée.
Cette scène eut toutefois un résultat important ; elle jeta du ridicule sur ce qui restait encore, dans le langage des élèves, de locutions révolutionnaires et irréligieuses, et, de plus, elle assura la liberté des consciences. […] Pendant que les chevelures blonde et brune de ces deux dames entouraient Étienne, Garat qui, outre la conscience de son mérite réel, avait encore la fatuité d’un homme de talent à la mode, se regardait au miroir pour remonter son immense cravate tout en essayant sa voix. […] Quand il avait terminé une composition quelconque, sa conscience n’était tranquille qu’autant qu’il s’était donné beaucoup de peine en l’achevant.
Enfin parce qu’eux-mêmes, punis d’avance par les reproches secrets de leur propre conscience, cachent en faux braves l’inquiétude qui les dévore, & fiers de leurs vaines lumières, ne cherchent à les répandre que pour éblouir & pour égarer les victimes qu’ils surprennent ; semblables à ces feux trompeurs, dont la funeste clarté ne sert pendant la nuit, qu’à augmenter la terreur de celui qui voyage, & à redoubler l’horreur de l’obscurité ; il faudra bannir de l’univers toute vertu & toute vraie science, rompre tous les liens de la société, vivre esclaves de l’ignorance & de nos passions, abjurer en un mot pour toujours les droits sacrés de l’humanité !
Un remords de conscience le prend.
Du reste m’étant couché ce matin à trois heures, je suis mort de fatigue, et n’ai qu’une vague conscience de ce qui se passe.