C’est ici l’occasion de dire quelques mots d’un élève qui fit concevoir alors les plus hautes espérances, quoiqu’elles ne se soient point complétement réalisées. […] Mais c’est particulièrement lorsqu’il conçut et acheva le premier de ces ouvrages, de 1795 à 1800, qu’il poursuivit avec le plus de ferveur et d’énergie la réforme de son art, rêve de toute sa vie. […] À la suite du fameux jugement, Sedaine ayant été deux jours sans voir son jeune voisin en conçut de l’inquiétude, se rendit à la porte de sa chambre, qui était fermée, et crut entendre de sourds gémissements. […] L’artiste en conçut la composition à Paris, et partit pour Rome où il l’exécuta. […] On ne peut concevoir jusqu’à quel point ce malheureux (c’est ainsi qu’il désigna Robespierre) m’a trompé.
. — C’est l’Acropolis d’Athènes, me répondit-il ; c’est le Parthénon conçu par Périclès, construit par Ictinus, et sculpté par Phidias. On conçoit mon émotion : pendant tout le reste de la navigation jusqu’au Pirée, le port d’Athènes, alors dépeuplé et solitaire, ce ne fut qu’un regard sur le Parthénon. […] Quelle civilisation surhumaine que celle qui a trouvé un grand homme pour ordonner, un architecte pour concevoir, un sculpteur pour décorer, des statuaires pour exécuter, des ouvriers pour tailler, un peuple pour solder, et des yeux pour comprendre et admirer un pareil édifice ! […] LXVI Je ne sens point de tristesse ici ; l’âme est légère, quoique méditative ; ma pensée embrasse l’ordre des volontés divines, des destinées humaines ; elle admire qu’il ait été donné à l’homme de s’élever si haut dans les arts et dans une civilisation matérielle ; elle conçoit que Dieu ait brisé ensuite ce moule admirable d’une pensée incomplète ; que l’unité de Dieu, reconnue enfin par Socrate dans ces mêmes lieux, ait retiré le souffle de vie de toutes ces religions qu’avait enfantées l’imagination des premiers temps ; que ces temples se soient écroulés sur leurs dieux : la pensée du Dieu unique jetée dans l’esprit humain vaut mieux que ces demeuras de marbre où l’on n’adorait que son ombre.
Car, avant Richard Wagner, l’idéal conçu par l’auteur du Barbier de Séville n’a pas été atteint. […] Cette idée : le dieu coupable sauvé par l’homme innocent, est certainement une des plus hardies et des plus hautes que l’esprit puisse concevoir. […] IV Si vous êtes dépourvus de parti pris, si vous cherchez dans les grands spectacles artistiques quelque chose de plus que le plaisir de l’oreille et des yeux, — si vous osez blâmer Rossini de ses paresses et Meyerbeer de ses concessions, si le drame lyrique, tel qu’il fut permis à Scribe de le concevoir, ne satisfait pas vos aspirations, si vous êtes pleins d’un enthousiasme sincère pour le vrai art dramatique qui a donné le Prométhée enchaîné à la Grèce, Macbeth à l’Angleterre, les Burgraves à la France : entrez résolument dans l’œuvre de Richard Wagner et, en vérité, d’admirables jouissances, accrues par le charme de la surprise, seront le prix de votre initiation. […] Lorsqu’au lendemain de son Tannhæuser, Richard Wagner conçut la pensée de donner un pendant à cette œuvre et d’opposer, dans un contraste pittoresque, le rimeur bourgeois au poète aristocratique, le meistersinger au minnesoenger, il dut songer tout d’abord à consulter le bouquin de Wagenseil que peut-être, il avait feuilleté déjà d’un doigt frémissant et parcouru d’un regard curieux, avec le flair du chercheur lancé sur une bonne piste.
Si vous n’êtes point l’un de ces esprits grossiers qui ne conçoivent rien au-delà de la plus vulgaire réalité, si vous cherchez quelque chose sous les faits ou au-delà des faits, vous entrez dans un monde idéal. Le poëte le conçoit à l’image du nôtre, mais plus beau, plus harmonieux ; la vie y est plus pleine et plus largement savourée : il y contemple des formes visibles et palpables, concrètes, vivantes, plus réelles pour lui que la réalité. […] Voyons maintenant ce que peut être la psychologie conçue comme science indépendante. […] John Stuart Mill, dans les pages substantielles qu’il a consacrées à la méthode en psychologie12, après avoir montré que cette science a pour objet « les uniformités de successions », fait remarquer que l’on peut concevoir un cas intermédiaire entre la science parfaite et son extrême imperfection.
J’aime mieux vous la traduire en récit, en images et en sentiments, afin que le récit, l’image et le sentiment la fassent pénétrer en vous par les trois pores de votre âme : l’intérêt, l’imagination et le cœur ; et afin aussi qu’en voyant comment j’ai conçu moi-même, en moi, l’impression de ce qu’on appelle littérature, comment cette impression y est devenue passion dans un âge et consolation dans un autre âge, vous contractiez vous-même le sentiment littéraire, ce résumé de tous les beaux sentiments dans l’homme parvenu à la perfection de sa nature. […] Dieu seul sait les secrets de Dieu : aucun autre être ne pourrait ni les concevoir ni les garder. […] Moi-même, je dois l’avouer ici avec toute humilité aujourd’hui, je fus si étonné et si satisfait de la fidélité du tableau que j’avais fait de mon hameau natal, sur mes pauvres collines calcinées, que j’en conçus je ne sais quelle estime précoce et trop sérieuse pour moi-même. […] On conçoit quelle vive impression de la littérature de pareilles scènes, de pareils sites, de telles lectures et de tels entretiens devaient donner à l’esprit d’un enfant.