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290. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Réponse à M. Dubout. » pp. 305-316

Je frémis en songeant que vous auriez pu vous taire ; j’ose à peine concevoir la signification, écrasante pour moi, qu’on eût donnée à ce silence ; et je vous remercie de m’avoir épargné une si rude épreuve. […] J’écrivais : « … Je veux bien que Frédégonde, chrétienne peu éclairée, ait conçu cette ruse grossière et en ait espéré le succès.

291. (1890) L’avenir de la science « IX »

Si nous concevons que l’esprit humain, dans sa légitime impatience et sa naïve présomption, ait cru pouvoir, dès ses premiers essais et en quelques pages, tracer le système de l’univers, les patientes investigations de la science moderne, les innombrables ramifications des problèmes, les bornes des recherches reculant avec celles des découvertes, l’infinité des choses en un mot, nous font croire volontiers que le tableau du monde devrait être infini comme le monde lui-même. […] Cela doit même être admis dans les idées du théisme ancien, puisque, suivant cette manière de concevoir le système des choses, Dieu est regardé comme ne créant plus dans le temps, mais ayant tout créé à l’origine.

292. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Japonisme » pp. 261-283

Alors les 47 ronins se dirigeaient vers le petit cimetière du temple de la Colline-du-Printemps, où reposait le seigneur d’Akô sous trois couches de pierre, surmontées d’une plaque et de son épitaphe ainsi conçue : Le grand Samuraï, couché en paix… et qui durant sa vie jouit des titres honorables de Majordome général et de Grand-homme-ayant-le-privilège-d’audience-avec-le-Mikado. […] On conçoit, après le déchiffrement de l’inscription par Hayashi, l’intérêt que j’eus à savoir la part qu’il avait pu prendre à l’expédition contre la résidence de Kotsuké ; part dont je ne trouvais trace ni dans le roman de Tamenaga Shounsoui, ni dans les légendes du vieux Japon de M. 

293. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

Il est vrai que l’esprit tel que nous le concevons, nous autres modernes, était inconnu aux anciens, comme il est inconnu à l’Orient… Les mots de Laïs rapportés par Debay sont des lapalissades. […] On conçoit parfaitement l’adoration posthume du xviiie  siècle pour Ninon, et que sur les autels qu’il a brisés il lui en ait élevé un.

294. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pécontal. Volberg, poème. — Légendes et Ballades. »

Il pourrait concevoir et réaliser sa poésie comme il faut la concevoir et la réaliser pour être encore sympathique à un temps qui, demain, ne voudra même plus de cette poésie qu’on a descendue jusqu’à lui.

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