Toute la hideur, toutes les saletés morales, tous les vices que l’esprit humain peut concevoir sont écrits sur ces deux faces, qui, suivant une habitude fréquente et un procédé inexplicable de l’artiste, tiennent le milieu entre l’homme et la bête.
On conçoit que la plupart de ces orateurs ou sophistes, dont l’art et le talent était de s’affecter avec rapidité de tous les sujets, devaient avoir une imagination vive et un esprit enthousiaste ; l’un, nommé par la ville de Smyrne pour aller en ambassade vers un empereur, adresse sur-le-champ une prière aux dieux, pour qu’ils lui accordent l’éloquence d’un de ses rivaux ; un autre ne méditait jamais que la nuit.
Il ne raconte pas ; on dirait qu’il imagine et conçoit lui-même les plans.
Dès son enfance, elle avait conçu pour lui, je répète le mot qui lui était cher, un enthousiasme ardent. […] A Paris, il entre en rapport, et bientôt en amitié, avec Chateaubriand ; présenté à sa sœur Lucile, veuve alors, il conçoit pour elle une affection profonde et forme le vœu de s’unir à cette femme si digne d’être aimée. […] Le roman de Gœthe étant tombé dans ses mains alors qu’il avait vingt ans, il conçut le projet d’en faire le guide de sa conduite. […] Il compulsa toutes les éditions de Werther pour se déterminer sur ce point essentiel. » Mais ce plan si bien conçu n’a pu s’exécuter. […] Ce fut pendant la durée de l’Empire et pendant les loisirs qu’elle lui fit, qu’il conçut et qu’il composa le roman d’Adolphe, publié seulement en 1816.
Autrement, comment concevoir l’immense popularité des drames les plus profonds de Shakespeare ? […] Elle a été donnée ; elle est retombée dans le domaine public le jour où elle a été conçue, et il ne dépendait pas plus de Goethe de s’en faire le gardien jaloux, qu’il ne dépend de ceux qui s’en serviront après lui d’ôter quelque chose à la gloire de l’avoir trouvée. […] Il y a presque toutes les qualités d’un drame propre à la représentation scénique, et on conçoit qu’en donnant moins d’extension au monologue, et en ne faisant du sabbat qu’une scène de ballet, les théâtres aient pu s’en emparer. […] Son idéal n’a pas encore conçu une forme nouvelle. […] Mais pour nous qui en concevons un plus grand et plus juste, votre blasphème nous paraît l’élan le plus religieux de votre âme généreuse !