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679. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Introduction » pp. 2-6

On comprend après cela les dérisions des sceptiques qui ne veulent y voir qu’un jeu de patience, une construction de fantaisie, une simple amusette à savants, « une fable convenue », disait Fontenelle ; « l’art de choisir entre plusieurs mensonges », disait Jean-Jacques. […] Sa première obligation est de s’effacer pour laisser en pleine lumière ce qu’il tâche de comprendre et d’expliquer.

680. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 8, des instrumens à vent et à corde dont on se servoit dans les accompagnemens » pp. 127-135

Il est facile de comprendre après ce que nous venons de dire, pourquoi l’on a marqué avec tant d’exactitude au bas du titre des comedies de Terence le nom des instrumens à vent dont on s’étoit servi dans la representation de chaque piece, comme une information sans laquelle on ne pouvoit pas bien comprendre quel effet plusieurs scenes devoient produire dans l’execution, ou comme une instruction necessaire à ceux qui voudroient les remettre au théatre.

681. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Les choses se définissent en général par les actes qu’elles accomplissent et ceux qu’elles peuvent accomplir ; dès que leur aptitude antérieure vient à cesser, on ne peut plus dire qu’elles sont les mêmes : elles sont seulement comprises sous un même nom. […] « Cette influence de l’égalité des biens sur l’association politique a été comprise par quelques-uns des anciens législateurs ; témoin Solon dans ses lois, témoin la loi qui interdit l’acquisition illimitée des terres. […] Le messager ne comprit rien au motif de cette action ; mais Thrasybule, quand on l’en informa, entendit fort bien qu’il devait se défaire des citoyens puissants. […] Par le nombre, je comprends l’égalité, l’identité en multitude, en étendue ; par le mérite, l’égalité proportionnelle. […] et un être né le premier jour de la catastrophe y sera compris comme les autres !

682. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

Goethe ne comprenait pas l’air pressé de son fils et paraissait fâché. […] — Partez donc, dit Goethe en secouant la tête d’un air sérieux, mais je ne vous comprends pas. » Nous montâmes dans les chambres du haut avec Mlle Ulrike ; le jeune Goethe resta en bas pour préparer son père à la triste nouvelle. […] Goethe n’avait pas compris cette œuvre. […] Il est artiste, il n’est pas moraliste ; tant pis pour ceux qui ne comprennent pas que l’art est tout dans son délicieux poème d’Hermann et Dorothée, il change les notes de son clavier et il chante à demi-voix les divines naïvetés de l’amour innocent et domestique. […] On le comprend et on le respecte ; en haut par l’admiration, en bas par la reconnaissance, il règne jusqu’à sa mort sur tous les esprits.

683. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Enfin, Virgile a dit : « On se lasse de tout, excepté de comprendre ». […] Ou, si vous préférez, je crois le comprendre mieux que je ne faisais jadis. […] Aucun ignorant ne le comprendrait. […] Mais la surface reste souriante et concertée, et la bonne douairière de Pontarmé n’a rien vu ni rien compris. […] Et rien à faire, il le comprend.

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