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204. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

La comédie en France (1660-1789). […] Ainsi, la comédie, sans cesse renouvelée, s’est maintenue jusqu’à nous, jeune et souriante. […] Jusque dans les vicieux que la comédie marque au front, on la voudrait plus respectée. […] L’agréable sujet de comédie ! […] Où est pour nous la comédie dans cette pièce ?

205. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

Toute la pièce, dit-il d’Andromaque, est, à vrai dire, une comédie tragique ; et cette comédie résulte des flux et reflux continuels de ces trois amours contrariés. […] Tait qu’il ne tue pas, quelle que soit d’ailleurs sa violence, il appartiendrait à la comédie. […] Dire que telle tragédie de Racine est une comédie, c’est aussi vrai que de dire que telle comédie de Molière est une tragédie. […] parce que c’est « un moyen de comédie dont l’effet est tragique », par suite « un mélange tragi-comique »46. […] Apparemment une situation n’est jamais comique ou tragiques en elle-même, mais bien par l’effet qu’elle produit ; et, si le stratagème de Néron fait souffrir et trembler, comment serait-ce « un moyen de comédie » ?

206. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

Rappelons-nous le goût de la société polie pour les Maximes, d’où était sorti le livre de La Rochefoucauld : et rappelons le goût de la même société pour les portraits, d’où était sorti le Recueil de Mademoiselle en 1659, et qui, dans les romans ou comédies, et jusque dans les sermons du siècle, mit tant de descriptions de caractères individuels. […] Sans cesse le portrait tourne chez lui en tableau, en chapitre de roman ou en scène de comédie. […] Il propose à l’Académie de faire une grammaire, une rhétorique, une poétique, des traités sur la tragédie, la comédie, l’histoire ; et à ce propos il dit ses idées, ses impressions, son goût sur les genres et sur les œuvres. […] Il est un peu maigre sur la comédie, un peu dur pour Molière : un peu trop académique de goût, et un peu trop homme de salon, dans sa critique du style de Molière et dans son dégoût du bas comique, un peu trop prêtre dans sa condamnation de la morale de Molière. […] Du chapitre sur la comédie ressort une préférence de Fénelon pour la comédie sentimentale : son admiration pour Térence oriente la comédie vers le genre larmoyant.

207. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Claretie avait contre lui (dans Monsieur le Ministre) d’abord son sujet, vrai sujet de haute comédie. » Voilà qui va bien. « — Seul sujet de haute comédie, avec Rabagas et Dora, auquel les gens du métier aient songé dans ces douze dernières années. » On se demande : Est-il donc décidément impossible d’en trouver un quatrième, en cherchant bien   « M.  […] Au fond, il n’aime d’Augier que ses comédies en vers. […] Le comique même de Meilhac et Halévy lui paraît cruel ; et, au contraire, quoiqu’il ne se méprenne assurément pas sur la valeur des œuvres, il a d’amples indulgences pour Nana Sahib, pour Formosa, pour la Famille d’Arbelles, pour les comédies de M.  […] La comédie que nous donnait toutes les semaines l’esprit de M. Weiss valait mieux, neuf fois sur dix, que les comédies dont il nous rendait compte.

208. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre premier. Préliminaires » pp. 1-8

La gloire du maître de la comédie n’a, du reste, rien perdu à ces investigations, et l’admiration qu’il inspire n’a fait que s’accroître, à mesure qu’on a pénétré la plupart de ses secrets. […] Dans ce qui est aux yeux, des Italiens le véritable art comique, dans la Comédie de l’art, la parole est absolument subordonnée et compte à peine. […] Il y a, comme on le voit, un grand intérêt à déterminer aussi exactement que possible quel est le contingent que la comédie italienne a apporté à Molière et par lui à notre littérature comique.

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