/ 3136
513. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

D’ailleurs le cœur simple, la tête étroite de Nanon ne pouvait contenir qu’un sentiment et une idée. […] Si la lumière est le premier amour de la vie, l’amour n’est-il pas la lumière du cœur ? […] Son cœur et l’Évangile lui signalaient deux mondes à attendre. […] Eugénie dévore ses larmes, et le roman du cœur finit avec le roman d’amour. […] Mais ils écrivent en vers immortels, et Balzac n’écrit qu’en prose modelée sur le cœur humain !

514. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

Il donne néanmoins aux doctrines évangéliques dont il est le ministre quelque chose de lui-même, la poésie de son platonisme, le vague de son imagination, la mélancolie de son cœur. […] Le plus grand coloriste, c’est la passion, parce qu’elle ne prend pas ses couleurs sur une palette, mais dans son propre cœur. […] Le cœur est éternellement original, même quand l’esprit est plagiaire. C’était un écrivain de cœur, un génie du foyer, un esprit domestique. […] Bossuet entendit l’avertissement dans son cœur, et le répercuta dans sa voix.

515. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SUE (Jean Cavalier). » pp. 87-117

Mais cette science amère, ce résidu et comme cette cendre de la vie, que ce père imprudent de sa main mourante sème au cœur de son fils, va petit à petit l’empoisonner. […] Et Arthur tout d’un coup brise ce tendre cœur de jeune fille, sans pitié, avec un sang-froid odieux. […] Arthur lui-même, à part ces cruels moments, est accompli de façons et presque charmant de cœur ; et cependant, le dirai-je ? […] Ils pourront bien forcer les respects et ravir l’admiration, comme font tous les objets extraordinaires, mais ils n’auront pas les cœurs. […] La bonté devait donc faire comme le fond de notre cœur, et devait être en même temps le premier attrait que nous aurions en nous-mêmes pour gagner les autres hommes… Les cœurs sont à ce prix. » Ce qu’ici je traduirai de la sorte : La vraie gloire de l’art humain légitime est à ce prix.

516. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre huitième »

Ces vertus étaient dans son cœur ; elles étaient de son temps. […] Le cœur restait intact au milieu des souillures des passions ; on savait quelque chose de mieux que se conserver, et la crainte de Dieu était autre chose que la peur. […] De retour en France, il quittait de temps en temps sa solitude pour venir à Paris faire des voyages dans les esprits et les cœurs. […] Les Pères ne gouvernaient pas seulement les esprits et les cœurs, ils avaient la charge de la chose publique. […] Montesquieu, homme bienfaisant, le bonhomme, comme on l’appelait, par un double hommage à sa bonté et à sa manière d’être bon, Montesquieu avait cette morale dans le cœur : il n’a pas pu, chose singulière, la faire passer de son cœur dans son esprit.

517. (1887) Essais sur l’école romantique

C’est qu’on sait par cœur ses cinq ou six strophes. […] Ils savent par cœur ce que je choisirais. — Pour ses ennemis ? […] Cœurs brisés, dont le temps ferme les avenues ! […] Ce n’est pas son cœur ni son esprit qui l’ont touchée ; c’est sa belle mine. […] Se rencontre-t-il un homme d’un cœur assez libéral pour aimer l’auteur, sans haïr le critique ?

/ 3136