» Il y a un charmant passage que je veux pourtant citer, car je suis de ceux qui citent, et qui ne sont contents que quand ils ont découpé dans un auteur un bon morceau, un joli échantillon.
Je voudrais pouvoir citer tout le morceau intitulé Déception ; c’est un des plus irréprochables ; en voici le début : Quoique bien jeune encor, j’ai longtemps, loin du bruit, Des langages du monde interrogé la nuit, Et, de leur mine abstraite explorant les merveilles, Ma lampe curieuse a pâli dans les veilles ; Mais lorsque, sous mes pas, ses lumineux secours Des sentiers de l’étude éclairaient les détours, Je n’ai pas, de la gloire évoquant la richesse, Vu son manteau de pourpre en cacher la rudesse. […] Son style ressemble assez à une traduction soignée et empesée d’un bon roman d’outre-mer ; on dirait parfois d’une page de Shelley ou d’Hazlitt qu’il aimé tant à citer.
Les lettres confidentielles et admiratives de Ginguené, de Garat et de Maury, qui roulent sur cette grande affaire, et que cite au long le biographe, restent curieuses et montrent à quel point les jugements venus de près, de la part même de ceux qui semblent le plus compétents, sont sujets à illusion. […] — La littérature était aussi avilie que la politique… » Nous sommes affligé d’avoir à transcrire de tels passages que nous abrégeons du moins ; les seuls noms d’exception que cite M.
Et, d’abord, on a droit de regarder comme non avenus, par rapport à La Fontaine et à son époque, les anciens poëmes français antérieurs à la découverte de l’imprimerie, si l’on excepte le Roman de la Rose, dont le souvenir s’était conservé, grâce à Marot, durant le xvie siècle, et qu’on lisait quelquefois ou que l’on citait du moins. […] Un critique éclairé du Journal des Débats, séduit par quelques traits de vague ressemblance, et cédant aussi à cette influence secrète qu’exerce le paradoxe sur les meilleurs esprits, estime que La Fontaine doit beaucoup « et à nos contes, et à nos poëmes, et à nos proverbes, depuis le Roman de Renart, dont on ne me persuadera jamais qu’il n’ait pas eu connaissance, jusqu’aux farces de ce Tabarin qu’il cite si plaisamment dans une de ses fables. » Quant aux farces de Tabarin, quant à nos contes, à nos poëmes imprimés, je pourrais tomber d’accord avec le savant critique ; mais le Roman de Renart, alors manuscrit et inconnu, où le bonhomme l’eût-il été déterrer ?
Ce que nous citons est sans préjudice pour ce que nous ne citons pas.