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1733. (1940) Quatre études pp. -154

Un rebelle, un maudit, si différent de ceux de sa race et de son milieu, qu’il avait été un objet de scandale à toutes les époques de sa vie, et jusque dans les circonstances de sa mort. […] Elle n’est que leur propre sentiment, exalté, magnifié, coloré suivant les circonstances ; c’est pour cela qu’elle les console, qu’elle les invite, et qu’elle les aime. […] Souvent nous obéissons à plusieurs à la fois, ou, si nous ne le pouvons pas, nous ménageons pour un autre temps ceux auxquels les circonstances présentes ne nous permettent pas d’ouvrir notre âme.

1734. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

John Morley, Diderot and the Encyclopædists, Londres, 1878], l’Encyclopédie française est devenue la plus grosse affaire de librairie qui se fût encore vue, ni comment, d’une entreprise d’abord purement commerciale, les circonstances, beaucoup plus que les hommes, en ont fait la plus formidable machine de guerre qu’on eût encore dressée contre la tradition. […] Et que ce soit, au reste, la faute des circonstances ou la sienne, on ne peut dire ainsi de lui ni qu’il termine une époque, ni qu’il en ouvre une autre. […] Le retour à Paris et la mort. — Il ne reste plus qu’à rappeler brièvement les circonstances du dernier séjour de Voltaire à Paris [Cf. 

1735. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Aucune parole plus fausse n’a été prononcée, à une époque où il s’est prononcé tant de paroles fausses, que celle d’Anacharsis Clootz : « France, défie-toi des individus. » C’est par les fortes individualités, au contraire, que tout s’anime, s’organise, se crée dans la nation, qu’il s’agisse de vie politique ou de vie militaire, de littérature ou de science, d’industrie ou de commerce, et ces centenaires ont encore cet autre enseignement, pour qui les médite, de mettre en évidence les circonstances qui ont produit ces fortes individualités. […] Ce qu’il y a de bien remarquable dans ce travail continu, c’est toujours cette acceptation si admirablement modeste de la circonstance. […] Au mois d’août 1922, en tête de la préface qu’il donnait aux Souvenirs d’un officier de la Grande Armée, — cet officier n’était autre que son grand-père, — Barrès disait : « J’ai toujours projeté d’établir pour moi-même, sous ce titre : Ce que je dois, un tableau sommaire des obligations qu’au cours de ma vie j’ai contractées envers les êtres et les circonstances. » Il est émouvant de songer que le journal intime écrit par Marc Aurèle « pour lui-même » commence par un souci pareil de reconnaître sa dette envers ses bienfaiteurs moraux. […] » Ce que racontent, à toutes leurs pages, ces lettres d’Augustin Cochin, c’est un combat, chaque jour recommencé et dans chaque circonstance, pour reconquérir ou assurer les libertés nécessaires au maintien et au développement de la vie religieuse en France.

1736. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Le duc de Nivernais passa quelques mois à voir tous les jours Frédéric et à l’entretenir sur les objets les plus intéressants, à étudier son caractère : car,, pensait-il avec raison, dans les monarchies mixtes et non purement absolues, là où l’organisation de certains conseils est régulière et où l’État se conduit par les vrais principes, on peut saisir les motifs déterminants de la conduite, par la combinaison des circonstances avec l’intérêt de l’État : ainsi, les puissances voisines d’une telle monarchie ont des moyens de direction solides pour traiter avec elle ; mais, dans les pays où le souverain n’a d’autre conseil que lui-même, où ses perceptions non comparées à d’autres perceptions sont la seule occasion et la seule règle des mouvements de l’État, le caractère du prince est le gouvernail de l’État : la politique, l’intérêt fondamental ne sont que ce que l’intuition du prince veut qu’ils soient ; et les puissances voisines d’une telle monarchie ne peuvent traiter avec elle que d’après la connaissance des mouvements intérieurs du monarque, qui seuls impriment le mouvement à toute la machine.

1737. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

» Toutes les souillures qu’il a contractées lui viennent du dehors ; c’est aux circonstances qu’il faut attribuer ses bassesses et ses vices : « Si j’étais tombé dans les mains d’un meilleur maître…, j’aurais été bon chrétien, bon père de famille, bon ami, bon ouvrier, bon homme en toutes choses. » Ainsi la société seule a tous les torts  Pareillement, dans l’homme en général, la nature est bonne. « Ses premiers mouvements sont toujours droits… Le principe fondamental de toute morale, sur lequel j’ai raisonné dans mes écrits, est que l’homme est un être naturellement bon, aimant la justice et l’ordre… L’Émile en particulier n’est qu’un traité de la bonté originelle de l’homme, destiné à montrer comment le vice et l’erreur, étrangers à sa constitution, s’y introduisent du dehors et l’altèrent insensiblement… La nature a fait l’homme heureux et bon, la société le déprave et le fait misérable412. » Dépouillez-le, par la pensée, de ses habitudes factices, de ses besoins surajoutés, de ses préjugés faux ; écartez les systèmes, rentrez dans votre propre cœur, écoutez le sentiment intime, laissez-vous guider par la lumière de l’instinct et de la conscience ; et vous retrouverez cet Adam primitif, semblable à une statue de marbre incorruptible qui, tombée dans un marais, a disparu depuis longtemps sous une croûte de moisissures et de vase, mais qui, délivrée de sa gaine fangeuse, peut remonter sur son piédestal avec toute la perfection de sa forme et toute la pureté de sa blancheur.

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