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150. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Béranger les chanta, dit-on, à M. de Fontanes, son patron ; celui-ci les lut à son tour à l’empereur. […] Elle chantait mal, mais c’était la voix des frontières ; la voix de Béranger était le cri de Waterloo. […] Il y avait autant de couplets de Béranger chantés que de verres de vin versés dans les jours de fête de ce pauvre peuple. […] Laissez chanter les rossignols pour les heureux oisifs de la terre qui se lèvent tard ; quant à vous, mes amis, n’écoutez chanter que le coq, qui est le réveille-matin du bon ouvrier !  […] Les tombeaux ne doivent chanter que l’immortalité !

151. (1894) Notules. Joies grises pp. 173-184

pourquoi vous, chétifs flûtistes, éphèbes de la Décadence, répudier la Lyre qui dans les grands siècles chanta si merveilleusement toute la Beauté ? […] Un troubadour en costume galant Y chantera, d’une voix nonchalante, Une chanson d’amour d’un autre temps, Étant déclose en tièdes assonances. […] Comme la phrase s’alanguit dans ces deux vers, jusqu’à en mourir, et chante l’ondulation des vagues d’étang qui déferlent silencieusement vers les berges (redoublement des l) ; comme se balancent et palpitent les ramées frôlées d’ailes d’oiseaux (les trois v du premier vers), et soudain dans le lointain éclate la fanfare sombre des cors (dort, mort) et se prolonge la plainte altière et virginale d’une qui se meurt d’avoir été chaste.

152. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — E — Elskamp, Max (1862-1931) »

Sa poésie est charmante et purificatrice… Max Elskamp chante comme chante un enfant ou un oiseau de paradis.

153. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre II. Du Chant grégorien. »

Si l’on en croit une ancienne tradition, le chant qui délivre les morts, comme l’appelle un de nos meilleurs poètes, est celui-là même que l’on chantait aux pompes funèbres des Athéniens, vers le temps de Périclès. […] Le Pentateuque se chantait à Jérusalem, comme des bucoliques, sur un mode plein et doux ; les prophéties se disaient d’un ton rude et pathétique, et les psaumes avaient un mode extatique qui leur était particulièrement consacré123.

154. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 38, que les remarques des critiques ne font point abandonner la lecture des poëmes, et qu’on ne la quitte que pour lire des poëmes meilleurs » pp. 554-557

Homere n’a pas chanté les combats des éthiopiens ni des égyptiens, mais ceux de ses compatriotes. […] Qu’on ose donc chanter les choses que nous avons sous les yeux, comme sont nos combats, nos fêtes et nos céremonies.

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