La théorie semble bizarre : elle reparaît pourtant sans cesse dans l’œuvre que nous étudions. […] C’est ainsi qu’a surgi et qu’a été maintenu sans cesse ce reproche d’impassibilité qui fait le fond de presque toutes les accusations qu’ont dirigées contre M. […] l’homme sans cesse ! […] C’est que je devine l’avenir, moi ; c’est que sans cesse l’antithèse se dresse devant mes yeux. […] On en fera des imitations plus ou moins savantes et réussies ; on ne ressuscitera pas ce qui a cessé de vivre.
Cette manière de poésie religieuse est nouvelle et inattendue ; on le sentirait rien qu’à la surprise du public, qui cesse de comprendre ou qui comprend trop bien. […] Spectateur amusé d’un mal sérieux, on cesse d’y être identifié, on s’en isole, on s’en distrait en s’en occupant. […] Ce qu’il a donné aux arts, à la littérature, à la civilisation, ce qu’il leur donne sans cesse, est incalculable. […] Nos pensées ne lui ajoutent rien : il ajoute sans cesse à nos pensées. […] Elle n’est plus, parce qu’elle a cessé de croire.
Je prête en vain l’oreille à son léger murmure, Son léger murmure a cessé ; De son front, dans les cieux, je cherche la verdure, Son front des cieux est effacé. […] Ainsi, fils d’Apollon, de ta lyre divine Je cherche les accords touchants Mais, humides encor du lait de Mnémosyne, Tes lèvres ont cessé leurs chants… Denne-Baron lui-même qu’était-il, et quel rôle pourrait-on lui assigner en le nommant dans une histoire de la poésie française au xixe siècle ?
Un jour heureux, un être distingué rattachent à ces illusions, et vingt fois on revient à cette espérance après l’avoir vingt fois perdue ; peut-être à l’instant où je parle, je crois, je veux encore être aimée, je laisse encore ma destinée dépendre toute entière des affections de mon cœur ; mais celui qui n’a pu vaincre sa sensibilité, n’est pas celui qu’il faut moins croire sur les raisons d’y résister ; une sorte de philosophie dans l’esprit, indépendante de la nature même du caractère, permet de se juger comme un étranger, sans que les lumières influent sur les résolutions, de se regarder souffrir, sans que sa douleur soit allégée par le don de l’observer en soi-même, et la justesse des méditations n’est point altérée par la faiblesse de cœur, qui ne permet pas de se dérober à la peine : d’ailleurs, les idées générales cesseraient d’avoir une application universelle, si l’on y mêlait l’impression détaillée des situations particulières. […] Enfin, deux amis d’un sexe différent, qui n’ont aucun intérêt commun, aucun sentiment absolument pareil, semblent devoir se rapprocher par cette opposition même ; mais si l’amour les captive, je ne sais quel sentiment, mêlé d’amour propre et d’égoïsme, fait trouver à un homme ou à une femme liés par l’amitié, peu de plaisir à s’entendre parler de la passion qui les occupe ; ces sortes de liens ou ne se maintiennent pas, ou cessent, alors qu’on n’aime plus l’objet dont on s’entretenait, on s’aperçoit tout à coup que lui seul vous réunissait.
Qu’on parcoure ses Tragédies ; la sagesse & la vérité des caracteres, la justesse & l’habileté avec laquelle il les soutient, le pathétique & la chaleur qui les vivifie, offrent sans cesse des traits qui émeuvent le Spectateur, & lui font prendre tous les degrés d’intérêt que le Poëte veut lui communiquer. […] On dira peut-être que l’amour sur la Scène tragique, conduisant aux malheurs, aux crimes, & aux remords, cesse d’être dangereux, & devient un principe fécond pour développer avec succès les différentes impressions dont l’ame humaine est susceptible.