Il sut la maintenir en la dirigeant toujours vers la plus grande prospérité de son pays, et ce but est le seul qui puisse justifier au tribunal de l’avenir des entreprises aussi extraordinaires. […] C’est pourtant à ce but que doit tendre tout poète qui veut longtemps charmer le plus grand nombre de lecteurs. […] Le zèle et le talent peuvent prendre des routes opposées pour arriver au même but.
Un philosophe, a-t-il avoué lui-même, « atteint toujours son but. […] Chateaubriand écrivait à la première page de son récit : « Je serai peut-être le dernier Français sorti de mon pays pour voyager en Terre Sainte, avec les idées, le but et les sentiments d’un ancien pèlerin. » Loti offre le sien à « ceux qui, à jamais incroyants, comme lui, viendraient encore au Saint-Sépulcre avec un cœur plein de prières, des yeux pleins de larmes, et qui, pour un peu, s’y traîneraient à deux genoux ». […] Et, sur ses lèvres de poète, cet appel fut, un jour, un hymne superbe : ……………………………………………………… Ô mort, qui fais qu’on vit sans but et qu’on est las, Et qu’on rejette au loin la coupe non goûtée, Mort qu’on maudit d’abord et dont on ne veut pas, Mais qu’on appelle enfin quand on t’a méditée. […] Un jour, à son réveil, ce mot lui vint aux lèvres : « L’action n’est que la pensée épaissie. » C’est aussi l’âme assujettie aux choses, dépendante des buts extérieurs.
Partout, dans ses voyages, son but secret et cher était de trouver, d’obtenir un coin de terre et quelques paysans pour fonder son règne heureux ; comme Colomb, qui mendiait de cour en cour de quoi découvrir son monde, Saint-Pierre allait mendiant de quoi réaliser son Arcadie et son Atlantide.
J’aime la liberté invoquée comme principe, mais je ne me paye pas de mots, et j’aime encore mieux la civilisation qui est le but ; je désire pour la jeunesse française, dans l’ordre des sciences, en présence des jeunesses étrangères, émules et rivales, le plus ferme, le plus sain et le plus viril enseignement.
Cela n’a point pour but d’étonner, mais de charmer et surtout d’édifier l’âme par la reproduction émue des plus doux et des meilleurs sentiments de famille.