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448. (1763) Salon de 1763 « Conclusion » p. 255

S’il est bon d’avoir de la sévérité pour l’ouvrage, il est mieux encore de ménager la fortune et le bonheur de l’ouvrier.

449. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 361-363

Je ne saurois penser au bonheur où j’aspire, Sans témoigner l’excès de mon contentement ; Mais, d’un autre côté, ce triste éloignement, Lorsque je songe à vous, fait aussi que j’expire.

450. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre IX. Caractères sociaux. — Le Prêtre. »

Shakespeare, Richardson, Goldsmith, ont mis le prêtre en scène avec plus ou moins de bonheur.

451. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Elle croyait que je pleurais de bonheur, et elle se mit à sangloter de joie… Elle appela son mari et sa fille. […] Je vous ai tenue sur ma poitrine au milieu du désert, dans les vents de l’orage, lorsqu’après vous avoir portée de l’autre côté d’un torrent, j’aurais voulu vous poignarder pour fixer le bonheur dans votre sein, et pour me punir de vous avoir donné ce bonheur. […] Ombres fugitives et déplorables, savons-nous ce que c’est que le bonheur ?  […] Et, pour comble de bonheur, il y va sans sa femme. […] « … Mais, Cynthie, il n’y a de vrai que le bonheur dont tu peux jouir… Jeune Italienne, le temps fuit.

452. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

La langue italienne a cela de particulier, d’avoir offert, depuis cinq siècles, plusieurs moments vrais de renaissance ; elle le doit à ce qu’à ses débuts elle eut le bonheur de compter des chefs-d’œuvre. […] Il résulterait de ces témoignages poétiques que Leopardi n’a connu de ce sentiment orageux que la première, la plus pure, la plus douloureuse moitié, mais aussi la plus divine, et qu’il n’a jamais été mis à l’épreuve d’un entier bonheur. […] Participant à la rédaction de l’Anthologie, entouré d’une société d’élite et d’amis déjà éprouvés (Capponi, Niccolini, Pucci, etc.), il y aurait trouvé quelque bonheur sans doute, si ses infirmités n’avaient augmenté de jour en jour. […] On se rappelle, au livre IV de l’Odyssée, le beau passage où Ménélas exprime devant Télémaque sa tendre amitié pour Ulysse, et le vœu qu’il avait autrefois formé de le réunir à lui : « Je lui aurais, dit-il, fondé une ville dans le pays d’Argos et bâti des palais, le faisant venir d’Ithaque avec ses biens et son fils et tous ses peuples… et là nous aurions vécu unis ensemble, et rien autre chose ne nous aurait pu séparer dans cette douceur de nous aimer et de nous conjouir, avant que le noir nuage de la mort nous vînt envelopper. » Ici s’exprime et déborde dans sa plénitude le sentiment de bonheur des deux amis. Chez Leopardi, c’est l’amitié aussi profonde, aussi indissoluble, mais souffrante et sans bonheur.

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