Le spectateur ne fait naturellement nulle attention aux intervalles de temps dont le poète a besoin, pas plus qu’en sculpture il ne s’avise de reprocher à Dupaty ou à Bosio que leurs figures manquent de mouvement. […] Pour vous répondre, j’aurais besoin de retourner plusieurs fois au théâtre, et de me voir agir. […] On voit bien que vous êtes de l’Académie, et que vous n’avez plus besoin des suffrages de vos collègues pour y arriver.
On oublie toujours que, dans l’ordre moral, nous ne pouvons avoir de certitude proprement dite, mais seulement le désir ou plutôt le besoin que ce que nous jugeons le meilleur existe besoin dont l’intensité se traduit en affirmation. […] La vertu n’a pas besoin de la justice des hommes ; mais elle ne peut se passer d’un témoin céleste qui lui dise : Courage !
Le public a besoin de croire que les augustes poètes que nous admirons comme lui et dont les ombres lumineuses sont des soleils de nos rêves, s’abandonnèrent sans calcul au caprice de leur tempérament, parce qu’ils dédaignèrent de dire leur esthétique. Et en effet, ils n’avaient pas besoin de la dire puisqu’à cette époque d’enfance heureuse les génies et les foules ôtaient en communion. […] Ils ont tous ce double trait commun : un sentiment très vif de la Beauté et un furieux besoin de Vérité.
Quels que soient les progrès réalisés par le groupe, l’écart reste toujours le même entre le besoin de jouissance des individus et les moyens de satisfaction qui leur sont offerts. […] Ce qu’il y a de plus clair chez Stirner, dans cet ordre d’idées, c’est un besoin effréné d’indépendance, une revendication frénétique en faveur de la liberté des instincts ; revendication qui porte d’ailleurs sur les instincts les plus généraux de notre nature, ceux qui constituent le fond physiologique de tout être humain : l’instinct sexuel, la faim, l’instinct du bien-être. […] Il est au contraire l’expression d’un altruisme plus exigeant et plus délicat, d’un besoin de sociabilité supérieure, plus large, plus sincère, plus intelligente, plus tolérante que celle qui est réalisée dans les groupes humains.
La critique, pour le retrouver tel qu’il fut, a besoin d’écarter une série de méprises, provenant de la médiocrité d’esprit des disciples. […] Je sais que nos idées modernes sont plus d’une fois froissées dans cette légende, conçue par une autre race, sous un autre ciel, au milieu d’autres besoins sociaux. […] Montrer que la religion fondée par Jésus a été la conséquence naturelle de ce qui avait précédé, ce n’est pas en diminuer l’excellence ; c’est prouver qu’elle a eu sa raison d’être, qu’elle fut légitime, c’est-à-dire conforme aux instincts et aux besoins du cœur en un siècle donné.