Et je ne suis en train de rien faire, et ayant besoin d’être absent de chez moi, et un peu de moi-même, je m’en vais au Musée du Louvre, remiser mon esprit dans du vieux passé. […] Je me trouvais avoir couché dans une localité inconnue de la banlieue, et j’avais besoin le matin d’assister à un enterrement à Paris, — c’était sans doute la préoccupation de l’enterrement de Banville. — En descendant l’escalier, pendant que je me demandais, où je pourrais trouver une voiture, je me rappelais qu’il me semblait avoir vu le bas de la maison occupé par un loueur. […] Samedi 4 avril Je crois vraiment, que lorsqu’on sait regarder, découvrir tout ce qu’il y a dans une image, on n’a pas besoin d’aller dans les pays à images. […] Ce qui fait Daudet s’écrier, que pour les gens qui aiment vraiment la musique, la musique est un art qui n’a pas besoin de l’accommodage d’un autre art, bien au contraire. […] » Dimanche 6 décembre On parlait du besoin de mensonge qu’a l’homme, et non pas seulement dans le livre qu’il lit, mais même chez quelques-uns, dans l’exercice de la vie.
Il avait besoin d’un truchement pour la plupart de ses idées, et je lui en servais. […] Sainte-Beuve n’a jamais cherché à remonter plus haut dans sa généalogie ; il ne se croyait pas noble, et s’il a voulu, il y a quelques années, s’assurer de la particule paternelle, qui a été omise devant son nom sur son propre acte de naissance à lui-même, deux mois et demi après la mort de son père, s’il a écrit en 1805 à M. le maire de Moreuil qui a bien voulu lui communiquer très obligeamment le document nécessaire, avec les extraits de naissance de ses oncles et tantes, c’est qu’il avait besoin de faire constater le vrai nom de son père pour la régularisation d’un acte notarié (il s’agissait, s’il m’en souvient bien, car il est bon de préciser pour faire taire les malveillants de plus d’une espèce, d’une rente perpétuelle provenant de sa mère à Boulogne-sur-Mer). — Sur l’acte de mariage de ses parents, qui est daté du 30 ventôse an XII de la République (21 mars 1804, — déjà Napoléon perçait sous Bonaparte), M. de Sainte-Beuve père est bien positivement appelé citoyen Charles-François de Sainte-Beuve, ce qui expliquerait à la rigueur que le de peut faire partie du nom sans impliquer nécessairement la qualité nobiliaire. — Mais M. […] comme si l’obscurité même qui les couvre encore n’était pas un soupçon d’ingratitude dont la nation a besoin de se laver ! […] Mais leur tempérament à tous deux était trop virgilien pour n’être pas éloignés l’un et l’autre de tous excès et de tout crime, comme la politique entraînait alors les partis à en commettre. — Et en venant, un jour des dernières années, à parler de la plus récente de ces commotions politiques, où la terreur, qui n’était cette fois ni rouge ni blanche (puisque c’est ainsi qu’on désigne les deux autres), s’est de nouveau répandue sur la France, il me dit textuellement : « J’ai été pour le 2 avec tous les hommes de bon sens qui avaient besoin de s’appuyer sur quelque chose de solide et de stable ; mais je n’étais pas pour le 3… » Et il avait longtemps ignoré les journées du 3 et du 4, dans le grand silence qui se fit alors. — De même, et par un mot analogue, Mme de Staël avait réprouvé autrefois les déportations dont le 18 fructidor, qu’elle avait appuyé, avait donné le signal.
Mais ce n’est pas de mains ni de force ouverte qu’il est besoin, lui dit-on ; qu’elle veuille bien seulement commander à son fils d’enflammer la fille d’Éétès pour Jason. […] ajoute ingénument Médée : je l’ai juré et je suis prête à tenter pour tes enfants tout ce que je puis. » C’est alors que Chalciope répond : « Ne pourrais-tu pas (fais cela pour mes enfants) imaginer quelque ruse, un expédient quelconque, dans la grande épreuve, en faveur de cet étranger qui lui-même en a tant besoin ? […] Et moi-même je puis me dire à la fois ta sœur et ta fille, puisque tu m’as suspendue aussi bien qu’eux à ta mamelle quand j’étais toute petite, comme je l’ai tant de fois entendu raconter à notre mère… » — Est-il besoin de relever la grâce exquise de cet artifice, cette subite tendresse qui se réveille pour les enfants de sa sœur et qui cherche à se confirmer par de si attachantes images ? […] En attendant, elle n’eut rien de plus pressé que de tirer de sa ceinture odorante l’herbe magique, qu’il reçut de sa main avec joie ; et certes, puisant son âme tout entière dans sa poitrine, elle la lui aurait livrée au besoin avec le même transport, tant l’amour en ce moment lançait d’aimables éclairs de la blonde tête du fils d’Éson !
Je me consolai de sa cruauté avec la facilité qui m’étoit assez naturelle… » Mlle de La Vergne, âgée de vingt ans, n’eut besoin que de sa raison pour tenir peu de compte au prisonnier entreprenant de ce caprice désœuvré et banal, si vite consolé. […] Je n’ai pas quitté cette pauvre amie tous ces jours-ci ; elle n’alloit point faire la presse parmi cette famille, en sorte qu’elle avoit besoin qu’on eût pitié d’elle. […] C’est peut-être par l’effet du même besoin inquiet que, dès les premiers mois de sa perte, elle fit augmenter encore, du côté du jardin, son appartement déjà si vaste, à mesure, hélas ! […] On n’avait pas besoin de ce témoignage pour conclure que Mme de La Fayette ne se faisait aucune illusion sur les défauts du pauvre Ménage, et je crains même qu’elle n’ait songé à lui, entre autres, et à toutes ses platitudes, le jour où elle dit « qu’il étoit rare de trouver de la probité parmi les savants. » 104.
Messire rat promit soudain ; Il n’était pas besoin de plus longue harangue. […] Perrette calcule, sou par sou, sa dépense et son profit, en paysanne, et aussi en propriétaire qui fait son compte elle-même, et n’a pas besoin d’un interprète. […] Et cela est gai ; le petit vers bref, les mots plaisants qui vont venir allègent le récit, le font courir ; il ne faut pas tant appuyer sur un conte ; le génie, n’a pas besoin, comme dans Rabelais, de se dépenser à contre-temps. […] Je nourris celui-ci depuis longues années ; Il n’a sans mes bienfaits passé nulles journées, Tout n’est pas pour lui seul : mon lait et mes enfants Le font à la maison revenir les mains pleines ; Même j’ai rétabli sa santé, que les ans Avaient altérée, et mes peines Ont pour but son plaisir ainsi que son besoin.