Leur supériorité consiste dans le talent d’exprimer vivement ce qu’ils voient et ce qu’ils éprouvent ; ils ont l’art d’unir intimement les réflexions philosophiques, aux sensations produites par les beautés de la campagne. […] Ne goûtent-ils pas un charme plus puissant encore que celui de la beauté, ou dans les sentiments, ou dans les traits animés par ces sentiments mêmes ? […] La vertu du père et la beauté de la mère s’aperçoivent déjà dans les enfants : leur faible raison grandit à chaque moment ; elle réclame bientôt le secours des soins assidus.
Dans les Védas, chez Zoroastre, chez Homère, le divin enveloppe l’homme ; les dieux, encore à demi engagés dans la matière, ne font qu’interpréter sa beauté et sa grandeur. […] Ce grand coeur malheureux de l’homme moderne, tourmenté par le besoin et l’impuissance d’adorer, ne trouve la beauté parfaite et consolante que dans la nature infinie. […] Mais elles se réveillent bientôt sous les baisers du soleil ; il leur enlève peu à peu jusqu’au dernier voile, et les contemple dans toute leur beauté. » Quelle place cette poésie pouvait-elle trouver sous le dieu classique, et quelle poésie pouvait trouver place parmi les convenances de son trône officiel ?
Mais, la génération suivante s’en aperçut : au milieu de ces bibliothécaires qui bannissaient du vers souplesse et spontanéité, qui chassaient de la strophe tout ce qui est vie et poésie, qui s’imaginaient que l’expression nuit à la beauté et qui parlaient, sans même vouloir une alliance de mots hardie, de poésie savante ! […] Je m’appliquais, désespéré de mes continuelles déceptions, à découvrir quelque beauté. […] Il est absurde de nier, comme le fit Sully-Prudhomme, la poésie de l’anthropomorphisme astronomique qui à l’énormité insaisissable d’un spectacle effrayant impose la mesure, la forme, la beauté douce d’un sourire familier.
Je n’ai pas l’honneur de connaître Mlle Bader ; mais je me figure une fille tempérante, estimable, ayant plus de moralité dans le talent que de talent même, lequel n’eut jamais, chez elle, les chaudes couleurs de la jeunesse et manqua toujours de la beauté du diable ; car la beauté du diable existe chez les femmes pour l’esprit autant que pour le visage. […] Ils croiraient laisser passer un bout de jupe compromettant à travers les déchirures du vêtement masculin qu’ils veulent porter et qu’ils crèvent, en y faisant entrer de vive force, des beautés faites pour un vêtement tout à la fois plus voluptueux et plus chaste.
Le génie tout seul, quand il se manifeste » sous quelque forme et sous quelque influence que ce soit, a toujours contre lui, de cela seul qu’il est le génie, toute la foule des médiocres et des imbéciles, qui n’en comprennent pas la beauté. […] IV Faits de dix-neuf chapitre s, ou, comme on dit maintenant, dans ce temps de journalisme et d’éparpillement, d’articles qui peut-être ont passé dans quelque Revue catholique où leur beauté, cette beauté fatale des choses chrétiennes, a été étouffée dans l’obscurité qui est présentement leur destin, ces Plateaux de la balance n’ont pas d’autre unité que l’âme de leur auteur, et c’est cette âme, enthousiaste comme on ne l’est plus et qui palpite partout en cette dispersion de sujets différents, qui les relie entre eux et en fait un livre.