Là, se rendaient les garçons et les filles ; ils couronnaient de fleurs les images des Nymphes, non plus par religion, mais par une sorte d’instinct machinal ; la douce mythologie, inséparable de toutes les impressions du plaisir, était encore le langage de l’amour ; les cœurs demeurèrent longtemps sous la protection de cet enfant jeune et beau, qui a des ailes, et pour cette cause prend plaisir à hauter les beautés ;… qui domine sur les éléments, les étoiles et sur ceux qui sont dieux comme lui. […] Tant que durent la jeunesse et la beauté, l’existence n’est qu’une fête, par la protection souvent coupable d’un maître.
Car la poésie est évidemment beaucoup plus large ; elle a pour matière tout le monde réel, y compris ses laideurs et ses discordances ; elle fait résider la beauté moins dans les objets (spectacles de l’univers physique, êtres vivants, sentiments et passions) que dans une vision particulière de ces objets et dans leur expression. […] Et c’est pourquoi le romanesque ne repoussera point, dans sa forme, un idéal de beauté un peu fade et d’élégance un peu convenue ; il aimera les cavaliers bruns, les amazones blondes, les ruines, les clairs de lune.
C’est encore, si vous voulez prendre des exemples moins éloignés de nous, les marquises marchant à la guillotine avec un sourire et le souci de ne pas déranger leur coiffure C’est l’art de mourir en beauté. […] À d’autres, la truffe et les vins Et la beauté jamais revêche.
Certes, la tragédie obtient de la sorte une pureté de lignes, une harmonie d’ensemble, une beauté calme et imposante pareille à celle qui nous frappe dans certaines statues antiques. […] Elle a fatigué par un décorum et une solennité qui font regretter souvent des beautés plus simples.
Madame Sthamer-Andriessen représente Fricka avec tout l’éclat de sa beauté et toute l’expression de son chant. […] Ici, les fatales coupures font leur apparition, mais sont plus discrètes qu’à l’opéra de Berlin ; tandis qu’à Berlin on supprime purement et simplement le prélude du troisième acte, les accords d’une extraordinaire beauté qui suivent la prière d’Elisabeth, et toute la fin, nous n’avons eu à déplorer à Leipzig que la suppression du chœur dit miracle.