/ 3651
556. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

C’était le temps, il est vrai, où la philanthropie dans toute sa confiance et son ingénuité se donnait carrière, où le sentiment exalté d’humanité qu’aucun échec n’avait encore averti se passait toutes ses espérances et tous ses rêves, où des zélés en venaient jusqu’à proposer de créer des espions du mérite et de la vertu pour dénoncer les beaux génies inconnus et modestes, pour découvrir les belles actions cachées, avec la même vigilance et la même adresse qu’on met à découvrir les mauvaises. […] la charité, c’est un beau mot à prononcer, une belle chose à célébrer un jour de fête en Académie ; mais les conditions habituelles, journalières, la réalité et le matériel, si j’ose dire, de la charité, y pense-t-on bien ? […] Voilà, Messieurs, le plus beau titre, l’œuvre maîtresse, pour ainsi dire, de ce brave prêtre qui est de ceux qui parlent peu et qui agissent beaucoup. […] C’est là un des beaux motifs de la loi. […] Ce n’est qu’une étape, disent les partisans de la perpétuité. — C’est, assurément, une belle marge, répondrons-nous avec les auteurs de la présente loi.

557. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres de Virgile »

La philologie a eu beau rendre son arrêt, la librairie tient bon et ne veut pas se soumettre. […] Nous avions pour sièges et pour lit de repos de larges blocs de grès, masses hétérogènes descendues jadis de la colline et enfouies dans la terre, que leur dos use et arrondi perce de place en place… Ces beaux grès, propres et sains, semés dans l’herbe sous un clair ombrage, invitent au repos. […] J’ai beau tourner et retourner le passage, je ne vois pas encore une fois que tous les efforts qu’on a faits pour changer le texte et lui donner, à vrai dire, une entorse, aient abouti à rien de plus satisfaisant que ce premier sens tout naturel de l’ancienne version, — une maxime en l’honneur des amoureux. […] Parcourant la correspondance de Swift avec Pope, j’y relève cette belle réponse de lord Oxford (Harley) à lord Halifax qui, assistant à un changement dans le ministère, priait lord Oxford d’épargner ceux des gens de lettres qui avaient part aux faveurs de la précédente administration, et notamment M.  […] J’aimerais, dans une édition complète de Virgile, que toutes ces neuves et agréables circonstances, qui achèvent de graver les beaux vers et de les rendre présents à l’esprit, fussent notées chemin faisant et rappelées.

558. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Victor Hugo, Toute la Lyre. »

Ils sont fort beaux. […] me direz-vous, ne sont-ce pas là de beaux thèmes ? […] Il y a aussi deux ou trois poésies d’amour qui égaient les plus belles des Contemplations. […] Quels beaux hommes ! […] Et quant à Lamartine, rien n’est plus beau que ses beaux vers, par la fluidité et à la fois par la plénitude, par quelque chose d’involontaire et d’inspiré*par le large et libre essor, par l’aisance souveraine et toute divine.

559. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Bussy-Rabutin. » pp. 360-383

On peut lire sa première intrigue avec la jeune veuve de qualité qu’il rencontre à Guise, son autre intrigue avec la belle comtesse qu’il voit à Moulins, et les scènes bizarres et un peu grotesques du château délabré qu’il décrit avec complaisance et avec un véritable talent littéraire. […] Et sur M. de Turenne par exemple, il l’a peint dans un très beau et très ferme portrait, nullement flatté, mais nullement injuste35. […] Il n’était pas ignorant des belles-lettres ; il savait quelque chose des poètes latins, et mille beaux endroits des poètes français : il aimait assez les bons mots et s’y connaissait fort bien. […] Jamais homme n’a eu l’âme plus belle sur l’intérêt que lui : il comptait l’argent pour rien. […] Mais ce qui est moins beau et moins touchant, Bussy avait dans l’un de ses châteaux une galerie de portraits, parmi lesquels on voyait les diverses femmes qu’il avait connues et aimées.

560. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Que de belles voudraient n’en entendre point d’autre ! […] Psyché est une jeune princesse (c’est tout à fait comme un conte de fées), Psyché est une jeune princesse, belle comme le jour. Elle a deux sœurs qui sont un peu moins belles qu’elle et qui sont jalouses de leur sœur Psyché. […] En effet, il y avait très longtemps que le soir ne s’était trouvé si beau. […] La fin d’une des fables de La Fontaine est celle-ci : « Belle leçon pour les gens chiches. » Un conte, le Calendrier des vieillards, se termine ainsi : Belle leçon pour gens à cheveux gris !

/ 3651