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2420. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

Mlle Jeanne de Juliard, fille d’un conseiller au parlement de Toulouse, naquit en cette ville sous Louis XIII ; elle était belle, spirituelle, et fut très recherchée de plusieurs partis. […] Son beau minois tu ne verras, Si tu fais quelque manquement… Les confesseurs n’avaient eux-mêmes qu’un rôle secondaire et subordonné à l’influence de la supérieure, qui tenait en main la clef des consciences. […] Elle n’aurait pas été languir et mourir dix-huit ans dans l’exil, comme tant de souverains dépossédés, elle qui avait passé ses belles années à se créer une petite principauté et un petit trône.

2421. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — III. (Suite et fin.) » pp. 47-63

Beau d’ailleurs, remarquable de physionomie, de coup d’œil, de pâleur, de timbre et d’accent, et accusant visiblement aux yeux de tous le sang d’où il était sorti. […] Blanc eut beau se jeter à ses pieds, exprimer son désespoir, son besoin d’embrasser sa femme et ses enfants, le général parut impitoyable et donna ordre de le rembarquer et de le remmener à terre. […] Les vastes conceptions me plaisent, et je m’associe volontiers et d’instinct, par la pensée, aux belles créations, aux grandes entreprises.

2422. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre III. Le Bovarysme des individus »

Il adopte en toute matière les sentiments excentriques ; le rare, le précieux, le bizarre, l’exceptionnel lui sont la marque du beau. […] Par la rareté des objets auxquels il s’applique, il en impose à tous ceux qui, comme le personnage de Molière, trouvent une chose d’autant plus belle qu’ils la comprennent moins. […] Le snobisme a tout prendre est un Bovarysme triomphant, c’est l’ensemble des moyens employés par un être pour s’opposer il l’apparition, dans le champ de sa conscience, de son être véritable, pour y faire figurer sans cesse un personnage plus beau en lequel il se reconnaît.

2423. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse psychologique »

La méthode esthopsychologique est d’autant plus fructueuse que les œuvres auxquelles on l’applique sont plus hautes et plus belles. […] Ces émotions ont été ou voulues consciemment et nourries par l’auteur, parce qu’elles lui paraissaient belles à connaître, conformes à son idéal et son tempérament, ou ressenties inconsciemment parce que l’auteur les éprouvait en écrivant et qu’elles se sont exprimées dans son œuvre comme dans un monologue. […] On sait aujourd’hui, grâce aux belles systématisations de Spencer, Wundt, Taine, Bain, Maudsley, ce qu’est un esprit humain, quelles sont ses parties et de quelle façon elles coopèrent.

2424. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Seconde partie. Nouvelles preuves que la société a été imposée à l’homme » pp. 243-267

Dieu a voulu que dans l’homme l’amour fût le principe de la reproduction : c’est une grande et belle loi morale. […] Il fait beau déclamer contre les conquérants qui se jouent de la vie des hommes, et contre ces marchands avides qui vont tenter la fortune dans mille climats divers. […] Un ancien a dit que le juste aux prises avec l’adversité était un beau spectacle pour les dieux.

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